On vient d’élire un président. Cet homme jeune, inconnu il y a 3 ans, au parcours exceptionnel, a cassé tous les codes d’un vieux logiciel à bout de souffle. Au premier tour, en renvoyant dos à dos le parti Les Républicains et le Parti Socialiste, les français ont voulu montrer qu’ils en avaient assez d’une certaine manière de faire de la politique et qu’ils souhaitaient autre chose.
Cette autre chose aurait pu, aussi, être la France insoumise de Mélenchon si les égos étaient restés au vestiaire ou bien le Front National si la passion aveugle avait primé sur la raison républicaine.
On discerne bien quatre blocs distincts qui reconnaissent du bout des lèvres la victoire d’Emmanuel Macron. Ils considèrent cette élection comme secondaire, celle des législatives étant prédominante à leurs yeux . Notre président n’est pas encore entré en fonction que, déjà, il est critiqué, vilipendé. Des manifestations ont déjà eu lieu à Paris à titre préventif sur le thème : « Fais gaffe on est là ! « . Une remise en cause du suffrage universel où l’on ne peut accepter que la victoire de «son» candidat. On veut le tuer avant que d’être, s’attaquant même à son épouse dans des remarques pour le moins sexistes. Certains oublient déjà qu’il a été élu par le peuple de France. On continue à affaiblir une fonction sans tenir compte des erreurs du passé. Aura-t-on un jour la maturité pour avoir un président de tous les français ?
Les quatre blocs qui, disons le, n’acceptent pas leur défaite, veulent la revanche du troisième tour. Les deux partis laminés veulent reprendre la main et siffler la fin de la récréation. Le jeune président devra se plier à leurs exigences et on va voir ce que l’on va voir. Certains naïfs ont pu croire que le système allait changer et se réformer. C’est beau l’utopie mais il n’en sera rien. Si certains programmes ont été modifiés pour devenir acceptables aux yeux des français, ils ne parlent pas de la réforme du logiciel ni de l’arrivée d’un nouveau système qui consacrerait une vraie démocratie participative.
Les français vont devoir trancher à nouveau. Après avoir moult fois réfléchi et hésité pour les présidentielles qui représentent d’habitude l’élection principale de notre démocratie, ils doivent repartir à zéro comme si les deux premiers tours n’avaient servi à rien et que les choses sérieuses débutaient avec les législatives de juin 2017. Un vrai tournant dans la V° République qui ne sera pas sans conséquence.
Il y aura ceux qui, dans la logique de l’arrivée d’un nouveau président, voudront lui donner une majorité pour qu’il puisse appliquer sa politique; ceux qui, revanchards du président sortant qu’ils détestaient, voudront voir revenir une droite classique qui veut imposer une cohabitation et son premier ministre; ceux qui veulent changer le logiciel, se sentant la seule vraie gauche en votant pour les candidats « Mélenchon » ; ceux qui garderont la foi envers le parti socialiste pour lui permettre de rester vivant et qui donneront mission aux députés élus de veiller à l’équilibre social ; ceux qui, toujours aussi déterminés et de plus en plus nombreux, voudront que l’extrême droite rentre en masse à l’assemblée nationale et enfin ceux qui resteront chez eux car ils en ont vraiment marre de tout cela. C’est surement ces derniers qui feront l’élection.
Histoire de vous rassurer, dès la fin juin 2017, les partis repartiront en campagne pour les présidentielles de 2022 et tous les coups seront permis…. Pendant ce temps-là, les français continueront de travailler et travailler encore… C’est épuisant !