Aurignac, comme d’autres communes du Comminges et du département, s’est trouvée lundi 19 mai sur le passage de la tempête de grêle orageuse qui s’est abattue sur le territoire avec une fureur rare, ravageant tout sur son passage, et déversant des trombes d’eau. Au cœur de l’orage, la grêle est tombée avec violence pendant une dizaine de minutes, qui ont paru une éternité… Arbres et végétaux hachés menus, rues transformées en ruisseaux, fossés et pluvial engorgés, l’eau était partout.
Fort heureusement, personne n’a été blessé, mais après la tourmente, dans le silence revenu, le village sous le choc panse ses plaies.
Du pain sur la planche pour la municipalité
Dans la matinée de mercredi 21 mai, les équipes municipales étaient encore à pied d’œuvre pour finir de nettoyer les rues jonchées de feuilles et de débris à grand renfort de jets d’eau.
Philippe Bertrand, premier adjoint au maire Jean-Michel Losego, interrogé dans son bureau, revient sur ce sidérant épisode météorologique :
« Nous avions bien reçu une alerte aux orages par internet, mais -et les anciens nous l’ont affirmé- jamais un orage d’une telle violence ne s’était abattu sur Aurignac. Les grêlons avaient pour certains la taille d’une balle de ping-pong ! Presque tout est détruit dans les jardins, les champs, les potagers, les vergers. A peine fin mai, nous avons déjà subi trois ou quatre gros orages, de moindre intensité certes, mais c’est un symptôme évident du dérèglement climatique.
Nous travaillons à remettre les choses en ordre dans certains secteurs plus touchés en raison de la topographie particulière du village. Nous parons au plus pressé, avec des cordons de terre protecteurs, etc. Les équipements de collecte d’eau ne sont plus adaptés à ces épisodes pluvieux, les buses n’ont pas un diamètre suffisant, les grilles ne sont pas conformes, etc. Les fossés, récemment curés, sont à nouveau remplis, le travail est à refaire. »
La collecte d’eau en réflexion
L’adjoint responsable des travaux communaux visite les particuliers impactés pour faire le point et aviser. « L’objectif de notre équipe municipale, reprend Philippe Bertrand, est de travailler de manière intelligente et sur le long terme. Nous allons réfléchir à un plan d’action global sur les infrastructures de collecte d’eau, en partant du particulier vers le général. Une étude préalable permettra de prévoir les tranches de travaux nécessaires à la réalisation de ce chantier. C’est un projet d’envergure certes, qui impliquera de gros investissements à la fois financiers et techniques, mais il est indispensable. »
Quatre classes du collège Émile-Paul Vayssié ont été fermées, les locaux de l’ALAE ne sont plus accessibles en raison de plafonds fragilisés, les responsables du centre s’arrangent avec les écoles communales pour bénéficier d’une salle provisoire. « Pour l’ALAE, nous réfléchissons à des priorités, investir pour réparer des préfabriqués en tenant compte du coût, ou construire en dur un nouveau centre… Tout ceci ajoute à la charge de travail du conseil municipal, qui va plancher sur tous ces dossiers au moins jusqu’à la fin de l’été. »
« Nous avons demandé le classement en catastrophe naturelle, mais la grêle n’est pas dans les critères requis, hélas. Cet orage est un vrai coup dur, déplore le maire-adjoint, beaucoup de travail sera nécessaire pour tout remettre en ordre, et nous nous y employons. »