Saint-Frajou : Portrait et autoportrait contemporains, ou quand l’art se voile la face…

La psychanalyste J. Beneteau et Ksenia Milicevic, peintre et conseillère artistique du musée de peinture de Saint-Frajou, en conférence.
La psychanalyste J. Beneteau et Ksenia Milicevic, peintre et conseillère artistique du musée de peinture de Saint-Frajou, en conférence.

La conférence Vis-à-vis, dirigée par Josette Bénéteau psychanalyste et l’artiste peintre Ksenia Milicevic au Musée de peinture de Saint-Frajou cette semaine, abordait le vaste thème du visage à travers l’art pictural contemporain. Sous-tendue par l’exposition Visage, dévisage, prêtée par le musée des Abattoirs de Toulouse, la causerie a rassemblé un grand nombre d’auditeurs. L’idée a germé face à la constatation d’une certaine agressivité des représentations du visage dans les œuvres des artistes contemporains, tant dans les portraits que les autoportraits.

Pourquoi cette violence, s’interrogent les conférencières, cette agression contre la représentation d’autrui et de soi-même ? La psychanalyste rappelle que le visage est le premier contact de l’enfant avec sa mère, la première forme qu’il perçoit, miroir des émotions et des sentiments. Selon elle, l’artiste est une sorte de lanceur d’alerte qui dit à travers ses œuvres, de façon détournée, que notre monde intérieur et le monde qui nous entoure ne vont pas bien.

Ksenia Milicevic souligne que les artistes peintres peuvent être classés en deux catégories, selon leur façon de réaliser les portraits. D’abord, ceux qui font partie de l’art contemporain caractérisé par la laideur et la torture qui déforme les visages. Et puis il y a ceux qui sont attachés aux fondements esthétiques de l’art pur, qui travaillent de façon posée et équilibrée. A travers le mal-être sous-jacent exprimé dans les portraits contemporains, les conférencières suggèrent l’idée que les artistes ont le sentiment d’être pris dans l’écueil des théories hostiles à l’esthétique de l’art. Avec le sentiment conscient ou inconscient d’être amputé de l’art, car sans le beau l’art n’existe pas.

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