Monléon-Magnoac : Camille Chabert, le conte à pleine voix

Camille Chabert, conteuse, ouvre les pages d'un livre imaginaire rempli de légendes, qu'elle fait vivre par la magie de sa voix.
Camille Chabert, conteuse, ouvre les pages d'un livre imaginaire rempli de légendes, qu'elle fait vivre par la magie de sa voix.

La voix de Camille Chabert s’élève, sonore et puissante, au milieu du cercle des enfants. Aussitôt, par la magie de son verbe et de sa gestuelle, elle fait surgir devant ses petits auditeurs ébahis, tout un monde fantasmagorique d’histoires, de légendes, de personnages fascinants. La salle des fêtes de Monléon Magnoac s’est transformée ainsi en livre d’images vivant, dimanche 2 avril pendant la Faites du Lire, organisée par l’association Le Bien Commun.

Camille Chabert, 36 ans, vit le dans Magnoac. Elle est conteuse professionnelle, elle a ajouté cette corde à son arc de musicienne, comédienne et danseuse il y a deux ans. « J’ai suivi une formation de cinq mois dans le Lauraguais, c’était passionnant. » Elle anime des ateliers d’éveil musical pour les tout-petits, intervient dans les écoles, compose des créations pour la radio, des poésies sonores. Elle a appris la musique à travers les airs traditionnels, qui se transmettent en groupe, à l’oral. Et ça rejoint sa manière de conter, accompagnée d’instruments ethniques, de percussions et autres.

« L’idée de conter m’est venue lors de mes ateliers musique avec les enfants, raconte Camille. Un jour un petit groupe d’une quinzaine de gamins était fort dissipé. Pour calmer ce petit monde, j’ai juste lancé la phrase sésame : il était une fois…. Et là, silence total, leur attention était captée, c’est magique. J’ai improvisé une histoire, et voilà, l’aventure avait commencé. »

Son répertoire se nourrit du patrimoine oral français, et elle projette de proposer prochainement des contes typiquement pyrénéens : « Le vivier de légendes et de contes locaux est très riche, relève Camille, et j’adorerai le partager et le transmettre. »

Depuis la nuit des temps, l’oralité est effectivement un vecteur de passation de mémoire, la conteuse Camille et ses pairs font brillamment mentir l’adage Les paroles s’envolent les écrits restent. Les contes et légendes de nos pays continueront de vivre à travers leur voix et leur corps, comme dans un livre ouvert, où la poésie enlace la philosophie, où le burlesque côtoie le tragique. Comme dans la vie. Pour éduquer sans en avoir l’air petits et grands, dans un joyeux éclat de voix.

 

 

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