Artisan distillateur : un savoir faire en voie de disparition.

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H.Delazauna, MC. Llorens, C. Michelin, L.Cavezzan, R. Llorens, Th. Delatour

Claude Michelin, Artisan distillateur : un savoir faire en voie de disparition.

54 ans qu’il officie derrière son bel alambic en cuivre acheté en 1926 à la maison Elbe de Carcassonne, par son père. Et oui la passion de distillateur se transmet de père en fils, le père de Claude l’a exercé pendant 45 ans : « Avant on partait 3 ou 4 mois sur les routes dans les villages. Saint-Médard, Arnaud Guillerm, Pointis on y passait plusieurs jours et même pour certains plusieurs dates en des lieux différents car les gens y venaient avec le tombereau et les vaches. Ils amenaient le bois de chauffe et le casse croûte que l’on partageait, prétexte à déguster la dernière goutte, avec modération bien sûr. Aujourd’hui c’est différent, je m’installe sur la place de mon village à Montespan.

La tradition se perd.

Il ne reste que des anciens qui viennent brûler, les jeunes ça ne les intéresse plus. Avant tout le monde avait sa vigne et venait avec son marc, on ne faisait pas beaucoup de fruits. Maintenant c’est l’inverse, plus de vigne donc plus de marc, d’ailleurs il y a une législation particulière pour cela. Tous ceux qui ont un verger peuvent venir après avoir fait une déclaration aux douanes. Il faut aussi payer 8,65€ de taxe par litre. Moi je ne prends que 3€ du litre d’eau de vie. On n’en vit pas, c’est une passion».

Et on le voit bien, Claude fédère autour de lui des copains, et surtout les deux plus fidèles Louis et Henri, présents pour ravitailler en bois, vider la cuve, la nettoyer la remplir de fruits et puis aussi passer de bons moments et faire de belles grillades. Les braises sont déjà là pour chauffer l’alambic. Et oui c’est cela aussi la tradition de la distillation. Cette année Thierry les a rejoint à la grande joie de Claude qui, peut-être espère voir la tradition continuer à se perpétrer. C’est l’attraction du village, des écoles viennent assister à cet art de la distillation car c’est de la patience et du savoir faire.

Avec modération.

Il les surveille ses deux belles chaudières de cuivre. Il y dépose les fruits, il les chauffe, enlève du bois quand il sent que la flamme est trop vive. Sans quoi on perd en qualité et quantité. Claude ne se lasse pas de regarder cette alchimie se produire. Ce double serpentin transporte les vapeurs d’alcool et le refroidisseur. La 1ère eau de vie coule à 85°, la dernière à 15 ou 25°, il faut donc peser l’alcool.

Madame le maire vient régulièrement admirer cette transformation mais surtout s’imprégner de cette convivialité contagieuse. Alors Claude continuera longtemps de fédérer autour de nous et faire vivre nos belles traditions.

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