Jardiner avec Sylvie : Pas cabotin, le laurier-tin !

Une excellente plante de haie ou de massif, le laurier-tin.
Une excellente plante de haie ou de massif, le laurier-tin.

Non le laurier-tin n’est pas un cabotin, il fait le job sans fanfare mais il assure vraiment. Le laurier-tin, viburnum tinus de son nom latin, est un incontournable du jardin, où il structure les haies vives mélangé à d’autres espèces persistantes ou caduques comme le seringat, le forsythia ou autres lilas et photinias. Ce bel arbuste érigé de 4 à 7 mètres de haut si on ne le taille pas, offre un feuillage vert foncé composé de feuilles ovales duveteuses, agrémenté de petites fleurs roses lorsqu’elles sont en boutons puis blanches, regroupées en cymes (petite tige sur laquelle de nombreuses ramifications portent les fleurs) de novembre à mars-avril environ. Elles laissent place ensuite à des fruits bleu-noir, des drupes (fruits à noyau).

Le laurier-tin, qui fait partie de la famille des Adoxacées, n’a rien en commun avec le laurier sauce, de la famille des Lauracées et qui est très parfumé. Attention, toutes les parties du laurier-tin sont toxiques, soyez prudent si les enfants jouent au jardin ne les laissez pas le manipuler, cueillir les fruits ou porter les mains à la bouche ensuite. Quand vous le taillez ou préparez des boutures, portez des gants. Ceci posé, le laurier-tin est utile aux oiseaux qui eux consomment les fruits avec délectation, et aux abeilles qui butinent ses fleurs, c’est une de leurs premières sources de nourriture au printemps.

Culture

Originaire d’Afrique du Nord, le laurier-tin est un costaud, il résiste bien aux températures basses, au-delà de -15° facilement. Arrosez-le les premières années de son installation, au soleil ou à mi-ombre, dans un sol ordinaire bien drainé, paillez le pied. Au fond du trou mélangez du terreau à la terre de jardin et ménagez une cuvette pour l’arrosage. Il n’a que peu de prédateurs, et ne le maintenez pas trop humide pour éviter les maladies cryptogamiques (champignons). S’il se plaît à l’endroit que vous lui avez trouvé, il pourra même drageonner (de petits rejets apparaîtront autour du pied-mère).

Le laurier-tin peut être taillé en mars, ce n’est pas obligatoire, c’est selon l’usage que vous lui réservez. Pour équilibrer sa silhouette ou réduire son encombrement, diminuez de moitié la taille des rameaux qui ont porté les fleurs.

Vous pouvez aussi installer le laurier-tin dans une grande poterie, ou le faire monter en tige avec une boule de feuillage au sommet du tronc bien droit. Si l’hiver est rude, le pot sera rentré à l’abri du gel.

Bouturage

Coupez une dizaine (ou plus selon la taille de votre arbuste) de branchettes semi-aoûtées (qui ont fait un bois léger pas encore trop dur), de 15 à 20 cm. Elles ne doivent pas avoir porté de fleurs. Enlevez toutes les feuilles le long des tiges, sauf les trois ou quatre du sommet. Piquez-les dans un pot assez profond rempli de terreau et d’un peu de sable. Maintenez humide, à l’abri tout l’hiver. Au printemps, quand la bouture aura bien repris, repiquez individuellement dans des pots. Au printemps suivant vous pourrez installer au jardin vos nouveaux lauriers-tins.

Il existe des variétés très intéressantes pour les massifs ou les haies, des panachés, à grandes feuilles, de taille plus réduite, etc., que vous trouverez dans votre jardinerie préférée. L’essayer c’est l’adopter.

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