Tribunal Saint-Gaudens : un 10ème anniversaire qui fera date pour la communauté judiciaire en Comminges

Tribunal judiciaire de Saint Gaudens pavoisé pour le 10ème anniversaire de sa réouverture.
Christophe Amunzateguy, Joël Aviragnet, Carole Delga, Luc Dier, Gilles Pellegrin, Jean-Yves Duclos.

Le dixième anniversaire de la réouverture du tribunal de Saint Gaudens,  intervenue le 5 septembre 2014, a donné lieu ce mercredi 18 septembre 2024 à une «célébration singulière, car ce n’est pas tous les jours que l’on célèbre la réouverture d’une juridiction» a déclaré en préambule le président du Tribunal Luc Dier. «Un moment fort pour notre communauté judiciaire qui fera date pour notre tribunal» a rajouté le procureur de la République Christophe Amunzateguy.

Les autorités civiles et militaires du territoire étaient présentes. Les représentants de la police, de la gendarmerie, des services pénitentiaires, des douanes, du service départemental d’incendie et de secours étaient là, aux cotés du personnel judiciaire et des élus, le maire Jean-Yves Duclos, ainsi que  le député Joël  Aviragnet et la présidente de Région  Carole Delga (secrétaire d’État 2014-2015). Ces derniers furent les porte-voix au niveau national des forces vives commingeoises insurgées contre la fermeture du tribunal, survenue dans le sillage d’une réforme de la carte judiciaire conduite par la ministre Rachida Dati.

«Encore aujourd’hui, la  fermeture de notre tribunal reste vécue comme un véritable traumatisme par ceux qui l’ont subi. Elle a laissé des traces profondes parmi le personnel» observe le bâtonnier Jean-Louis Dureau qui cite un rapport du sénat: «la réforme a aussi joué un rôle contre le justiciable avec une désertification judiciaire aux lourdes conséquences».

«Ne pas avoir de tribunal à Saint Gaudens, rappelle Carole Delga, nécessitait 2h30 de route pour les luchonnais qui devaient se rendre au tribunal à Toulouse. Un temps de parcours excessif, de surcroît en zone de montagne.  Et nous avions constaté que les recours à la justice s’étaient effondrés pour les justiciables du Comminges.

Et quand une population se sent abandonnée, c’est la République qui est abandonnée. Nous devons témoigner notre attachement à ce que toutes les françaises et tous les français soient reconnus par la République, quels que soient leurs territoires de vie. La présence du service public de la Justice est essentielle, comme le maintien du commissariat, nous avons besoin de policiers et de gendarmes,  et de l’hôpital.

J’avais rappelé que la justice ne pouvait-être efficace que si elle était en proximité. Cela donne de la dignité et de l’efficacité. Les recours sont facilités pour les citoyens et cela permet à l’ensemble des acteurs de la Justice d’avoir une bonne connaissance de la vie des habitants, avec un temps de réponse accéléré et adapté. L’activité depuis 10 ans a démontré que le besoin est là».

Néanmoins, l’absence d’un juge des mineurs demeure… «Nous allons travailler avec le futur ministre de la Justice, poursuit la présidente de Région avec détermination, parce que notre jeunesse doit-être accompagnée, et quand elle sort du chemin du droit, elle doit être sanctionnée rapidement pour qu’elle ne s’inscrive pas dans les voies de la délinquance. Pour cela, nous tenons à une justice de proximité, pour qu’elle soit en réactivité, en humanité, et aussi en fermeté».

«Cette juridiction s’est donc tue à la fin de l’année 2010 en tant que tribunal de grande instance, a repris le président Luc Dier. Cette réduction au silence ne s’est pas faite sans un combat acharné. Les avocats, les personnels de justice, les élus de toutes sensibilités politiques, se sont tous battus pour leur tribunal. Qu’il me soit donc permis de saluer toutes ces personnes qui ont développé une union et une synergie importante pour défendre le service public de proximité sur un territoire rural. Ce tribunal a retrouvé toute sa place dans le Comminges».

Le président Dier a rendu hommage aux «personnes qui se sont mises au service de la justice et qui ne sont plus de ce monde». Il a ainsi rendu hommage à «Marie-Christine Ladreyt, greffière en chef dans cette juridiction pendant de nombreuses années. Elle a vécu, avec d’autres, la fermeture, puis la réouverture  de ce tribunal. Elle nous a quittés au début de l’année 2024».

L’artiste Snake a ensuite commencé, sous les yeux des personnes présentes, la réalisation d’une toile qui marquera d’une trace indélébile cette journée de célébration du 10ème anniversaire de la réouverture du tribunal judiciaire de grande instance de Saint Gaudens.

 

Snake esquissant la toile-souvenir du 10ème anniversaire de la réouverture du tribunal.

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