L’hommage au général Georgelin en l’église de son village natal à Aspet

L’église d’Aspet s’est remplie ce 31 août pour accompagner Jean-Louis Georgelin l’enfant du pays vers sa dernière demeure. Au-delà de la solennité du moment et des commémorations nationales dédiées à un serviteur de l’Etat hors norme, c’est aussi l’homme qui était accompagné, demeuré intimement lié à sa commune natale et à sa demeure familiale qu’il retrouvait souvent, avec cet attachement de ceux qui aiment leur pays, dans le sens paysan, celui qui habite.

Les conversations qui suivirent son accident en montagne quelques jours avant furent l’actualité des conversations circulant de boutiques en terrasses des cafés d’Aspet. C’est le voisin que l’on a vu pour la dernière fois ranger sa provision d’eau avant de partir pour sa dernière randonnée, ce monsieur dont qu’on se souvient avoir croisé quelques jours avant. C’est aussi le récit de l’altercation qui s’est dénouée dans une rue d’Aspet une semaine avant l’accident, avec une certaine élégance : une habitante est en train de charger du matériel dans son véhicule. Jean-Louis Georgelin ne peut avancer avec sa voiture la rue étant bloquée. Avec l’humeur requise en la circonstance il klaxonne pour exprimer son impatience. Non déconcerté par l’importance du personnage, la réaction fut immédiate : « Au lieu de klaxonner, vous devriez plutôt venir m’aider ! » s’exclame avec une voix tonitruante et colorée la plaignante agacée. Sans hésiter, l’auguste personnage descendit de son véhicule pour venir en aide aimablement à la dame, soudainement apprivoisée.

Le tragique départ du général Georgelin a mis en lumière cette commune si singulière d’Aspet avec son paysage et l’emblématique Cagire, en écho à la commémoration faite aux Invalides à Paris le 25 août. Il a reçu la bénédiction de l’archevêque de Toulouse Guy de Kérimel durant la cérémonie à l’église.  Le Préfet de la Haute Garonne Pierre André Durant a évoqué la carrière du général : « Un grand français nous a quitté, il avait un sens de l’Etat élevé ! ». Après les hommages de ses proches, ce furent ceux des autorités civiles et militaires, ainsi que l’incontournable aspétois Jean-Claude Sans son ami d’enfance : « J’avais le plaisir de le voir chaque été à Aspet ». Jean-Sébastien Billaud-Chaoui maire d’Aspet au premier rang rappelle : « Il aimait prendre la respiration de ce village où vivait toujours sa mère à qui il rendait visite régulièrement ».

La carrière militaire du général Georgelin c’est aussi une rétrospective de la place de l’armée française dans l’histoire contemporaine.

  • Ancien élève de Saint-Cyr, chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac en 2002 et promu général d’armée en 2003
  • Après le 153e RI, il intègre le cabinet militaire du premier ministre Édouard Balladur. Deux ans plus tard, le président de la République Jacques Chirac annonce la fin du service militaire et la professionnalisation de l’armée. En 1997, le général nouvellement promu est envoyé en Bosnie Herzégovine, alors que la guerre en ex-Yougoslavie vient de s’achever.
  • Chef d’état-major des armées françaises (Cema) de 2006 à 2010, il a supervisé des opérations en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban
  • « Le temps des opérations extérieures faciles est terminé», confie-t-il au journal le Figaro au lendemain de l’embuscade d’Uzbin. Elle coûta la vie en 2008 à dix soldats français. « Nous assistons au retour des opérations de guerre », « Le monde est de plus en plus incertain », dit-il avec une funeste prémonition. Dans cette guerre de contre-insurrection, face aux Talibans il en appelle au « cercle vertueux » de la sécurité et du développement.
  • il fut choisi par le président Emmanuel Macron pour superviser la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris.

 

 

 

 

Mots-clés :

Articles en relation :