Montmaurin : Trois jours dans l’intimité des Gallo Romains à la Villa

Une attraction exceptionnelle aux Journées Gallo romaines de Montmaurin, une grue romaine, reconstituée par la compagnie Un Poil d'Histoire.
Une attraction exceptionnelle aux Journées Gallo romaines de Montmaurin, une grue romaine, reconstituée par la compagnie Un Poil d'Histoire.

Un week-end de Pentecôte en plongée directe dans l’Antiquité et le quotidien des habitants de la Villa de Montmaurin samedi 27, dimanche 28 et lundi 29 mai, pour les Journées gallo-romaines, organisées par l’équipe des sites et du musée archéologiques.

Pendant les trois jours, les membres de l’association montréjeaulaise Un Poil d’Histoire ont reconstitué un grand chantier de construction et divers ateliers d’artisanats pratiqués par les Romains. En tenues d’époque, cothurnes au pied et toge drapée, ils ont enchaîné les démonstrations du savoir-faire de ces bâtisseurs exceptionnels, qui nous ont légué le socle de nos sociétés modernes.

Disséminés sur l’aire de la Villa Gallo romaine, les tentes et ateliers offraient aux visiteurs des tableaux vivants, sortis tout droit des ruelles de Rome ou des dépendances de la Domus. L’on y observait la création de mosaïques en direct, selon les gestes anciens. Les ouvriers cassaient les tesselles de marbre ou de granit. D’autres les assemblaient sur un support de mortier selon un dessin préalablement tracé par un artiste. Ces mosaïques étaient destinées au décor des sols ou des murs des maisons de maîtres.

Près de la créatrice de guirlandes végétales, le tourneur sur bois alignait ses outils fabriqués à la main. Selon un système simple mais très ingénieux, façonnait des objets utilitaires, vaisselle, bols, pièces de menuiserie, etc. Pour faire tourner la pièce de bois sur son axe, un assistant maniait une corde en un mouvement alternatif.

Tout près, les braises de la forge mobile rougeoyaient pour le travail du fer, et la fumée se mêlait à celle du foyer de la cantine. Dans de grandes marmites mijotait la nourriture des ouvriers du chantier. Sur la table de bois, des fèves, des fruits, des viandes salées, du pain, des gâteaux, du miel… A côté, une Patricienne se faisaient coiffer et maquiller par l’ornatrix, esclave coiffeuse prisée et considérée dans la société antique.

Et sur le pré, la grue.

Car le clou du spectacle c’était elle, la grue de bois utilisée dans les carrières ou sur les grands chantiers de construction.

Au milieu du pré, de dressait un mât de bois fiché dans un billot bloqué au sol. Six câbles de corde tressée partent du sommet en cercle, à travers des poulies, chacun relié à un piquet équipé de taquets. Au mât pend une grande pince de fer. Six hommes et un autre dirigeant l’opération de levage exécutent la manœuvre de levage. Avec ce système de palan démultiplié, il est possible de soulever des objets très lourds et de les déposer à l’endroit voulu en maniant le mât, via les cordages. Impressionnant ! Ainsi cinq énormes billots de bois ont été empilés devant les spectateurs enthousiastes.

La visite nocturne de la villa le samedi soir a créé un moment unique, pour découvrir un aspect inédit des vestiges de pierre et de leur écrin végétal.

La troupe Un poil d’Histoire a de nouveau enchanté le public par la qualité de sa reconstitution, le soin dans les détails, l’érudition des intervenants, l’interactivité des démonstrations et la bonne humeur générale. Vivre l’Histoire et la transmettre avec passion, mission réussie.

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