Occupation de l’école de Couret – Des parents très en colère!

Occupation de l’école de Couret – Des parents très en colère !

Alors que partout en France on voit des affiches de fermetures de classe, ce lundi 17 avril à Couret, les alentours et les rues du village sont également constellés  de pancartes de protestations. L’accès de l’école est encombrée de véhicules, un véhicule de police en faction : ambiance ! Les enfants jouent et les parents crient leur colère durant la conversation téléphonique avec le DASEN (Directeur Académique des Services de l’Education Nationale).

Dossier : paroles de parents et du Directeur d’Académie M.Tessinié

Premier contact « Par cette action, nous voulons rendre visible les conséquences de la décision de fermeture de la classe de Couret, Couret membre du RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) Couret, Estadens et Ganties. L’éducation Nationale annonce la fermeture de la classe, mais nous allons entreprendre tout ce qui est possible pour qu’elle ne ferme pas ». L’argument de l’Inspection d’Académie repose sur le constat d’une baisse d’effectifs, la baisse démographique au niveau national.

PR : quel est l’impact de cette décision administrative ? « Nos enfants vont subir les dommages liés au changement climatique, aussi pourrions- nous au moins les ménager dans la période de leur construction, leur scolarité ! Le dictat technocratique leur tombe dessus comme une coupe rase en forêt, aidons les à vivre !» , « Aujourd’hui nous avons une qualité d’enseignement qui sera largement pénalisée par cette décision. Il y aura une nouvelle répartition des élèves de fait. La répartition sera faite sur une classe déjà exiguë. Il y avait moins de vingt élèves et là ils se retrouveront à 27 ou 28 élèves. La conséquence sera que les tous petits ne seront pas accueillis. Il n’y a pas d’obligation d’accueillir les tous petits. Que vont-ils devenir dans une ruralité où il n’y a pas de place dans les crèches, sans les moyens d’avoir une assistance maternelle ?» , « L’assistance de vie scolaire était mise à disposition pour la classe qui va disparaître, la grande section CP. On lui a dit qu’elle ne pouvait plus être là. Son poste sera coupé en tous petits morceaux. Elle devra à 8h faire du bus à Couret, ensuite  aller à la cantine à Estadens, et filer un coup de main à Ganties, ça n’a pas de sens !».

PR : il n’y a pas que des parents d’élèves ? « Les gens qui sont là, ce ne sont pas simplement des parents d’élèves, mais aussi des personnes qui comprennent les incidences de cette gestion hors sol sur la vie du territoire. Le problème concerne au travers des enfants et des parents la problématique du territoire  ».

PR : vous êtes en lien avec Bagnères de Luchon ? « Nous sommes dans le même combat, avec aussi SOS école de Montagne  qui relaie les informations, l’association  Sos école de Montagne  est à l’origine il y a une dizaine d’années de la création des zones de montagne pour les écoles avec des prérogatives spécifiques. Couret est classé en zone de montagne, mais le Directeur de l’Education Nationale n’en tient pas compte. C’est celui qui prend les décisions en dessous du Recteur ».

PR : quel est votre rapport avec les élus locaux dans votre combat ?  « Nous les avons rencontrés, Le Député Joël Aviragnet est présent à côté des maires. Ils nous soutiennent, mais avec l’impression que nous devons faire le boulot à leur place ! Ils ont bien signé la pétition, mais on aimerait qu’il portent notre colère là où il faut !»

PR : le  point de vue d’une parente et enseignante en même temps : « La fermeture, c’est mon poste qui est supprimé à la rentrée, et en plus mon fils sera concerné en étant affecté à une classe à triple niveau, lui en CM1, mais avec des CM2. L’année prochaine je serai contrainte à faire beaucoup de déplacements »

PR : quel est le retour de l’Académie ? Le Directeur académique .M.Tissinié est présent : il rappelle que plusieurs fermetures de classe  sont prévues, sur le territoire ; Luchon, Encausse, Mazères sur le Salat. L’assistance interroge le comment des décisions : « On demande aux directeurs scolaires de faire remonter les effectifs. En novembre l’effectif était de 63 élèves, les effectifs retenus. Les nouveaux effectifs évoluent en maternelle, mais en cm1 et cm2 on arrive à 69 élèves .

Direction de l’Académie a mis un seuil, au dessus ouverture de classes, au dessous fermeture.  Pour les maternelles le seuil est de 28 enfants ».

Protestations : « Il y a oubli de l’intérêt de l’enfant, il n’y pas de prise en compte des spécificités de l’espace, quand il y a trop d’enfants, l’enseignement est défectueux».

Le Directeur  d’Académie M.Tissinié explique : « Les grandes sections vont partir à Estadens, des cm2 à Ganties du coup on pourra prendre plus d’enfants en maternelle. Ici la spécificité du RPI, ce sont des salles petites. Moi je ne promets rien,  une fois que le nombre d’élèves est connu, le Directeur de l’Académie met le nombre d’enseignants correspondant ». « Ce sont les municipalités qui anticipent sur les futurs enfants qui seront scolarisés et communiquent le nombre à l’Académie ».

Remarque du public « Si on n’a pas d’enfants en milieu rural, là où le maire dira que si vous n’avez pas d’enfants vous n’aurez pas accès au logement. Nous ne devrions pas avoir des seuils aussi sévères pour le bien être des enfants et des enseignantes qui ont choisi un métier par passion, et en même temps qui ont fait le choix de vie en milieu rural, Être une femme sans enfant, vous n’avez pas accès au logement. J’ai fait le choix de ne pas avoir d’enfant mais je travaille avec des enfants, donc je suis totalement concerné par le problème, en colère d’entendre parler de seuil. C’est inhumain de se retrouver avec les classes aussi nombreuses que ce soit à Couret ou au Mirail »

 

 

 

 

 

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