Le sénateur Pierre Medevielle au Salon Agricole : L’agriculture à la croisée des chemins

Le sénateur Pierre Medevielle (au centre) en visite au Salon de l'Agriculture de Paris.
Le sénateur Pierre Medevielle (au centre) en visite au Salon de l'Agriculture de Paris.

Le sénateur de la Haute-Garonne Pierre Médevielle, s’est rendu cette semaine au Salon Agricole de Paris, où il a pu rencontrer les représentants des divers secteurs de la profession. Au cours de cette manifestation très particulière, post Covid, qui a drainé un énorme public, il s’est félicité de la belle représentation des savoir-faire Commingeois dans tous les secteurs de la production, avec des récompenses à la clé, notamment la médaille d’or pour l’Agneau des Pyrénées. « C’est une consécration pour le terroir, et pour le travail accompli par les éleveurs sur ce produit d’exception. L’élevage dans son ensemble fait partie de l’excellence et le Comminges est bien présent ici à Paris. »

« Sur le Salon j’ai participé à de nombreuses réunions avec les professionnels de tous les secteurs, céréaliers, éleveurs etc. Et l’on sent bien que nous sommes à la croisée des chemins. L’inquiétude voire le malaise, sont palpables. Les agriculteurs aujourd’hui ont besoin de visibilité, dans un cadre européen qui tienne la route. »

Garder le cap européen

En matière de produits phytosanitaires, le sénateur rappelle que la Première ministre Élisabeth Borne vient de déclarer que seront appliquées uniquement les directives européennes. « J’espère que cela sera suivi d’effets. On l’a vu avec les producteurs de betteraves, les agriculteurs français sont pénalisés par rapport à leurs collègues européens en raison de surtranspositions à la législation européenne. On ne peut tolérer que des produits autorisés dans les autres pays soient interdits ici. Il n’y a plus de cohérence pour les marchés mondiaux. L’agriculture européenne doit parler d’une seule voix. »

« Il faut résoudre la redoutable équation du manque d’eau, du réchauffement climatique, de la diminution des phytos, de l’augmentation démographique mondiale, de la restriction des zones exploitables, et de l’exigence d’une plus grande production. Je travaille actuellement avec Israël sur l’agronomie et l’agriculture en conditions extrêmes. Les solutions pour demain passent dès à présent par l’innovation, la technologie, le renforcement des formations, les nouvelles cultures plus adaptées, etc. Un pays qui ne croit pas à la science est un pays qui n’avance plus. »

Redonner la confiance aux agriculteurs

« Nous devons continuer à avancer main dans la main, politiques, parlementaires, Département, Région, en améliorant la coordination de nos actions. Car ainsi que le soulignait Carole Delga récemment, il n’y aura plus de Comminges s’il n’y a plus d’agriculture. Les agriculteurs doivent retrouver la confiance. On les a trop longtemps stigmatisés, or ce sont des gens responsables, techniques, formés, qui aiment leur métier, et qui surtout aimeraient en vivre. » Des avancées ont été accomplies, notamment en matière de retraites. Le sénateur Medevielle rappelle qu’autour l’agrivoltaïsme et la loi qu’il a initiée, la réflexion première n’était pas l’amélioration du mix énergétique -qui est certes un plus-, mais l’augmentation du revenu des agriculteurs. »

L’eau demain ?

« Nous allons payer très cher les non-réalisations d’hier, s’insurge le sénateur. Il faut davantage de retenues d’eau. A l’image des « grandes bassines » qui peuvent être couvertes d’hydrovoltaïsme, mais grandement décriées. Si on n’agit pas on court à la catastrophe. Nous avons perdu me semble-t-il le sens de l’intérêt collectif. N’importe qui s’oppose à n’importe quoi, or le bénéfice pour tous doit primer. Lors de la construction des chemins de fer ou des autoroutes, on n’a pas fait plaisir à tout le monde bien sûr. Mais il y a eu des indemnisations conséquentes. De même pour le lac de la Gimone. Quant au barrage de Charlas, projet techniquement parfait, il en est encore question dans les coulisses… Actuellement les agriculteurs en difficulté à cause de la sécheresse sont aidés par l’Espagne. Surprenant pour un pays beaucoup plus sec que le nôtre, mais lui a fait le choix des retenues d’eau.»

« Sortir de tout cela implique de grands changements sociétaux, des modes de vie différents, la fin des systèmes énergétiques actuels, et des choix tranchés. Préparons ainsi les trente prochaines années, pour les qualifier elles aussi, espérons-le, de glorieuses. »

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