Saint-Gaudens : Liberté-Comminges, histoire d’une résistance pacifique

Chantal Béréziat, musicienne concertiste, et Denis Dufour, soignant clinicien dans une structure médico-sociale, font partie du collectif Liberté-Comminges, né de la crise du covid 19. Ils reviennent pour la Petite République.com sur l’histoire de ce mouvement pour la liberté de choix et le respect des libertés fondamentales.

Comment a été créé le collectif Liberté-Comminges ?

« L’origine c’est la rencontre informelle d’une dizaine de travailleurs médico-sociaux dans un village près de Saint-Gaudens, le 16 juillet 21, inquiets des déclarations gouvernementales sur l’instauration du passe sanitaire et des mesures qui en découlaient. On a organisé des rassemblements le samedi place Jean-Jaurès à Saint Gaudens, relayés par les réseaux sociaux. Le collectif a été fondé à ce moment. Fort de plus de 140 membres, il est géré de façon démocratique et transversale, le « noyau dur » comptant une trentaine de personnes.

Quels sont les axes du collectif ?

Tout d’abord c’est un collectif non-violent, non-partisan, qui milite pacifiquement pour la défense des libertés fondamentales, mises à mal pendant la pandémie. Une charte définit l’éthique du mouvement. Le point est de faire respecter le libre choix de chacun et les libertés individuelles. C’est une question métapolitique. Des gens de tous milieux socio-culturels et professionnels ont rejoint le mouvement, vaccinés et non vaccinés, de tous âges, actifs, retraités, jeunes parents. Unis contre le passe sanitaire, les lois liberticides, l’éviction sans salaire des soignants non vaccinés, la ségrégation des citoyens non vaccinés, etc… Tout cela amène à des questionnements, à réfléchir à la société que nous voulons pour demain.

Comment le mouvement a-t-il évolué ?

Pendant plus de huit mois les meetings ont compté plusieurs centaines de participants, parfois jusqu’à 600 personnes. Nous les avons scénarisés, toujours autour du thème central, la suppression de nos libertés individuelles. Costumes, chansons, danses, animations, apportaient de l’humour et de la décontraction. L’aspect artistique est dans l’ADN du collectif, où les gens de spectacle sont nombreux, mais surtout c’était une façon d’alléger l’atmosphère, de soulever un peu la chape de plomb qui pesait sur cette période d’angoisse et de peurs. Une collecte de fonds en continu a été réalisée pour les soignants suspendus, grâce à la vente de gâteaux le samedi. Puis on a cessé les meetings, dont la fréquentation diminuait, à l’annonce de la suspension du passe, qui n’est qu’une suspension…

Quels sont les pistes de travail actuelles ?

Nous avons des réunions hebdomadaires nourries de débats, discussions, suggestions, prises de parole. Certaines de nos « locomotives » s’occupent de l’organisation, de la communication, de l’animation, dans le partage et la cogestion. Notre nouvelle action collégiale : un questionnaire est proposé depuis plusieurs semaines à la population, en direct sur les marchés locaux, sur un modèle mis en place sur les plages cet été. De ce sondage, adapté au territoire, nous tirerons la synthèse et les conclusions au bout de 500 réponses environ (nous en avons déjà plus de 300). L’idée est de faire s’exprimer les gens sur des questions simples et ciblées sur les injections, les effets secondaires, le nombre de doses, la gestion de la crise, la vaccination des enfants, etc.  Cela permettra de connaître l’évolution des mentalités à partir d’un large échantillon de citoyens.

Autre initiative du collectif, en partenariat avec le Cinéma Le Régent, la diffusion d’un documentaire bouleversant, Suspendus entre deux mondes de Fabien Moine, 11 octobre à 20h30. Cette soirée mobilisera beaucoup de gens nous l’espérons, sur la situation des soignants laissés sur le carreau, sans salaire.

Par ailleurs nous travaillons sur d’autres thèmes que la santé. Beaucoup de sujets sont à l’étude, par groupes, par exemple la résilience alimentaire, avec l’intégration du risque de pénurie alimentaire dans le Dicrim (document d’information communal sur les risques majeurs NDLR), ou l’implantation locale d’une antenne SOLARIS (réseau d’entraide et de solidarité NDLR). On s’interroge aussi sur la situation internationale. Toutes les atteintes aux droits de l’homme et du citoyen nous interpellent, nous devons nous en saisir, dans le cadre de notre droit à l’expression, avec nos moyens, nos limites, notre créativité, notre sincérité. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. »

Pour rejoindre le collectif, https://www.libertecomminges.org/

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