Lettre du PCF à Monsieur le Maire de Bagnères de Luchon, extraits

Les membres du PCF (Parti Communiste Français) du Pays de Luchon, ont adressé un courrier à Eric Azémar Maire de la Commune de Luchon qu’ils nous ont demandé de rendre public aux lecteurs de Petite République.

Dans cette lettre le PCF rappelle sa position de fond, défendue depuis que l’idée de privatisation a germé dans différents conseils municipaux, déjà sous la mandature de Louis Ferré. « Non, la privatisation n’est pas la solution ! Choisissons une gestion publique rénovée des thermes par la création d’une Société Publique Locale (SPL) ou d’une société d’économie mixte (SEM) dans laquelle la Commune de Luchon aurait toute sa part. C’est possible avec le concours du Conseil Départemental et du Conseil Régional, mais cette option a été hélas écartée. Pourtant, les exemples de Balaruc les Bains, d’ Aulus les Bains ou de Balnea-Loudenvielle en montrent la pertinence et la faisabilité. »

Le PCF du Pays de Luchon reproche aux différents décideurs de ne pas avoir suffisamment informé les sociaux-pro, les citoyens, les employés des thermes, les médecins thermaux, etc. Relevé sur le courrier > « un conseiller municipal avait proposé en 2019 un référendum local sur ce sujet… Rien de précis n’a été publié dans le bulletin municipal ou sur le site internet de la commune… Ce contrat est-il bénéfique pour les habitants de Pays de Luchon ? »

Toujours sur le courrier : « Ce projet de contrat n’est pas bénéfique pour notre ville et la prive de ressources utiles pour son développement : Il comprend trop d’ insuffisances sur le plan financier (faiblesse de la redevance payée par l’exploitant), sur le plan technique, sur le plan organisationnel, sur le plan environnemental et sur le plan social. Cela a été souligné par plusieurs conseillers le 23 décembre et constaté en partie par les bureaux d’études chargés d’analyser l’offre d’Arenadour. »

Suite : « Pour élaborer son offre, Arenadour a constitué un groupement avec l’ Agence Régionale d’Aménagement et de Construction -ARAC- (une SEM au capital de 27 millions d’€ dont la Région est l’actionnaire principal suivi par la Caisse des Dépôts) et Patrimoniale Occitanie SA qui est une filiale de l’ARAC… Le partage de la reprise entre l’ARAC et Arenadour manque de clarté ! « 

S’en suit une description du montage juridique et financier, entre une société immobilère (SIL) chargée de la construction pour 35,6 M€ (financé pour partie par des fonds Publics, dont 1,2M€ de Commune de Luchon) et la société d’exploitation (SETL) créée par Arenadour en novembre 2020, exploitante des thermes pendant 30 ans à compter du 1er janvier 2023. Loyer (1,578 million d’€ par an) supporté par la SETL et qui remboursera l’emprunt 14,1 M€ des travaux, taux de rentabilité calculé à 6,2%.

Précisions, extraites du courrier : « la commune percevra un droit d’entrée avant le 31 juin 2023… 3,5 Millions d’€ au titre d’un droit d’entrée. Cette somme correspondrait au montant de la dette des thermes provenant des emprunts souscrits par la ville pour réaliser des investissements aux thermes et non encore remboursés + chaque année pendant 30 ans : – 30 000 € /an de redevance fixe, 20 000 €/an de taxe foncière (la régie des thermes n’y était pas soumise). Chaque année à partir de 2029 : une redevance variable, versée à la condition que la SETL fasse des bénéfices, égale à 5% du résultat d’exploitation hors frais de siège et plafonnée à 50 000 €. »

Il est ensuite démontré par les chiffres que la commune en 30 ans ne percevra que  6,150 millions d’€ (hypothèse haute) et aurait pu en gestion Publique en 30 ans percevoir au minimum 15,780 millions d’€ (sur la base de 11456 curistes=526 000 € X 30) et 30 millions d’€ en cas de forte relance de l’activité.

En conclusion :

« Le conseil municipal du 23 décembre n’ a pas eu un échange sur ce point. Pourtant depuis 1945, les employés des thermes ont su faire preuve de leur capacité à préserver leur outil de travail et à dispenser les soins thermaux, même dans des conditions de plus en plus difficiles.

D’autres points du contrat mériteraient d’ être soulevés mais les observations ci-dessus sont, à nos yeux, les principales.

En conclusion, nous pensons qu’il n’est pas dans l’intérêt de Luchon que vous signiez cette DSP.

Nous suggérons qu’une information complète soit fournie aux luchonnais et qu’ils soient ensuite consultés sur ce projet de privatisation. »

Extraits du courrier signé par PCF Pays de Luchon, José Martinez et JF Subercaze

 

 

 

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