Née en 2002, confinée en 2020 : Dix-huit ans et le Bac en contrôle continu (vidéo)

Témoignage d’une muretaine scolarisée au lycée Pierre d’Aragon en Terminale ES.

Vous êtes en terminale ES et auriez dû passer votre Bac cette année. Avec l’annonce du contrôle continu, vous avez déjà calculé vos moyennes pour vous apercevoir que vous avez probablement obtenu votre Bac. Que ressentez vous ?

« Je ressens de la frustration. Pour moi, le Bac était une sorte de rituel de passage. Ne pas avoir passé d’épreuve et laisser s’écouler l’année doucement avant de rentrer dans le supérieur me fait ressentir une petite frustration quand je me dis que je ne me serai pas confrontée à cette épreuve. Même si on dit que le Bac est donné à tout le monde, j’avais envie de voir ce que je pouvais donner dans ce genre de situation. »

 

La proposition du contrôle continu est-elle une bonne idée selon vous ?

« Je pense que c’est une très bonne idée. Même si ne pas passer cet examen provoque une frustration, le contrôle continu est plus juste. Il rend compte du travail qu’on a fourni toute l’année alors que le Bac rend possible pour quelqu’un qui n’a travaillé que les deux derniers mois et rien fait pendant toute sa scolarité la possibilité de réussir. Ce n’est pas mal en soi, bien sûr, mais je pense que le contrôle continu peut rendre service à quelqu’un qui travaille à fond toute l’année et qui a des notes moyennes avec des appréciations positives. »

 

Comment avez vous vécu ce troisième trimestre, sur le plan du travail comme sur le plan du moral ?

« Sur le plan du travail je me suis forcée à travailler pendant tout le confinement. Là où j’ai lâché, c’est au moment du déconfinement. C’était trop dur de se forcer à rester sur un planning. Au niveau des vidéo-conférences, j’avais quand même quelques professeurs qui suivaient beaucoup et qui étaient très présents. Ils m’ont vraiment aidée, sans leur soutient je ne sais pas si j’aurais réussi à tenir la distance.

D’un point du vue moral, c’est dur de se retrouver confrontée à soi-même comme ça. C’est dur de se dire que maintenant, je n’ai plus aucune heure de cours, aucune sonnerie, et aucune obligation en soi, puisque je vais avoir mon bac sans le passer. Par conséquent, il y avait des moments où je ressentais des petits  « coups de mou ». »

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