Saint Gaudens :L’Alfa sortie du placard

L’Alfa sortie du placard,

« Je vends des autos, je ne me plains pas, je fais ce que j’aime. Oh, certes, je ne fais pas de volume, j’en ai bien une vingtaine en stock, je n’en vends à peine qu’une par mois, ce n’est pas le problème. Ce qui m’importe c’est de vendre des voitures qui sortent de l’ordinaire, des modèles rares, de collection, des voitures aux histoires particulières, en état concours pour la plupart, restaurées s’il le faut par des professionnels agréés par les marques concernées. Je vends des voitures que les autres n’ont pas. C’est du moins ce que j’essaie de faire. Je n’ai pas de concurrents… » Pierre Debauges est un être à part, un garçon passionné, qui vit de sa passion. Depuis 1989, il s’est petit à petit forgé une image de qualité dans le commerce des voitures de collection. Depuis quatre ans, il a déposé son magasin de prêt à porter, « Garage », dans le centre ville de Saint-Gaudens. Il y adressé un show room, « Garage Concept Store », une vitrine consacrée aux bijoux mécaniques. Ici, à Saint-Gaudens, dans l’antre d’une ville où le sport automobile est inscrit au patrimoine, Pierre vend des autos d’une autre époque, aux passionnés venus d’ailleurs aspirer leurs désirs et souffler de satisfaction.

L’œil attentif et expérimenté ne se trompe pas. Au beau milieu de la vitrine de « Garage Concept Store », juste sous le poster qui rend compte du GP du Comminges d’une autre époque apposé au mur d’en face, trône une splendide Alfa Roméo, un modèle rare, de 1962, entièrement restauré et qui ne semble pas avoir pris une seule ride durant toutes ces années. « Ce qui fait que cette voiture est particulière, explique le négociant, c’est d’abord sa rareté. Produite à seulement 7000 exemplaires en 1962, la Giulia a été construite par Alfa Roméo sur un châssis de Giulietta avec un moteur 1600 de GT. Avant 1962, la Giulietta, plus commune, disposait d’un autre moteur. Après 1962, son moteur a été installé dans la GT. C’est un modèle similaire à celui que conduisait Michel Piccoli dans « Les Choses de la Vie », une très belle auto qui va continuer à prendre de la valeur. Culasse et carter en aluminium, freins à tambours en magnésium, ce qui se faisait de mieux à l’époque… » Le chapitre d’éloges est intarissable. Un métier certes, mais, sur le coup, la récitation n’a aucun intérêt commercial …   Le plus souvent, le manant ne s’attache pas à en regarder le prix. S’il est d’irréductibles hommes toujours capables d’aimer les voitures comme les œuvres d’art qu’elles sont, des hommes devenus aussi rares que leurs jouets dans une société devenue complètement autophobe, ceux- là peuvent se délecter d’une vitrine saint-gaudinoise et passant, laisser leur nez collé dessus. Pour continuer à aspirer…

 

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