Bilan de la sécurité routière en 2016.

La route, c’est avant tout des histoires d’hommes et de femmes au destin brisé lorsque l’accident se produit. La route c’est trop souvent une prise de conscience à postériori d’une problématique qu’il est indispensable d’envisager à priori si l’on veut éviter des drames humains. La route c’est un espace public que l’on partage où chacun se doit de respecter les règles pour la sécurité collective. Le code de la route n’a pas d’autres fonctions que celle là.

Bilan 2016

En Haute-Garonne, comme au niveau national, le nombre de personnes décédées sur les routes est resté stable en 2016 en s’établissant à 51, soit le même nombre que les deux années précédentes. Le nombre d’accidents corporels s’établit à 956, soit 12 de plus que l’année précédente. Là aussi, la hausse de 1,3 % est similaire à la tendance nationale (1,1%).

En revanche, le nombre de blessés diminue légèrement (il est passé de 1208 en 2015 à 1192 en 2016).

Les usagers impliqués dans les accidents

La vitesse excessive et ses conséquences (défaut de maîtrise du véhicule avec perte de contrôle), les refus de priorité et la conduite sous l’emprise d’un état alcoolique sont encore les principaux facteurs des accidents en 2016. Le non respect des règles de circulation est en cause dans plus du tiers des accidents et l’alcool est dépisté dans 20 % des accidents mortels. Par déduction cela veut aussi dire que dans 2/3 des cas les accidents n’ont pas pour origine le non respect des règles de circulation. Les autorités ne fournissent pas d’explications complémentaires sur les origines d’accident pour ces 2/3!

Une baisse record pour le nombre de tués sur deux roues

Si une baisse sensible est observée sur l’accidentologie des deux-roues motorisés avec 9 victimes en 2016 contre 16 en 2015, ainsi que pour les cyclistes, avec 2 victimes en 2016 contre 4 en 2015, en revanche, pour les piétons, 8 victimes sont à déplorer en 2016 contre 4 l’année précédente. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentant 60% des victimes des deux dernières catégories.

Des infractions en diminution

En 2016 le parc de radars fixes n’a pas augmenté. La modernisation du parc s’est poursuivie avec la mise en œuvre de cinq radars vitesse discriminant. Les infractions vitesse constatées par les radars fixes ont diminué de 9,33 % par rapport à 2015. Ce chiffre s’explique d’une part par le nombre de radars en travaux mais aussi par un meilleur respect des limitations de vitesse. Cela semble indiquer qu’il n’y aurait pas de corrélation directe entre les résultats de l’accidentologie et les radars !

En revanche, on assiste à une légère augmentation du nombre d’infractions aux feux rouges de 5,7 % par rapport à 2015.

De nouvelles dispositions pour plus de sécurité sur les routes au 1er janvier 2017

Pour lutter encore plus efficacement contre l’insécurité routière, de nouvelles mesures sont mises en œuvres par le gouvernement :

– les tests salivaires de détection d’usage de stupéfiants,

– l’infraction de non-révélation de l’identité du conducteur par le représentant d’une personne morale propriétaire du véhicule,

– l’interdiction des vitres teintées de + de 70 % à l’avant des véhicules.

La modernisation du parc de radars se poursuivra par ailleurs, de même que l’emploi de radars autonomes déplaçables pour créer davantage d’incertitude sur les lieux de contrôle de la vitesse.

Et, bien évidemment, les forces de l’ordre seront en 2017 encore fortement mobilisées sur les routes afin de sanctionner sans faiblesse les auteurs d’infractions.

Il est toujours regrettable que les autorités ne nous parlent que de répression et de sanctions pour faire baisser le nombre de morts sur les routes. La répression ne peut être pourtant envisager que comme un échec de la prévention. Éduquer les conducteurs dès le plus jeune âge, mettre en place des stages obligatoires de mise à niveau, lutter contre les diverses incapacités à rouler seraient surement aussi des pistes à creuser pour faire baisser durablement le nombre d’accidents. Enfin dans les bilans officiels on ne nous précise jamais l’augmentation du parc automobiles qui circule sur les routes alors que sans nul doute il y a une corrélation directe entre le nombre d’accidents et le nombre de véhicules en circulation. Plus il y a de véhicules en circulation plus mathématiquement il y a risque d’accident. On sait le faire pour la délinquance avec les augmentations de population dans certains bassins de vie, jamais pour la route. Dommage !

 

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