Interview de Carole Delga présidente de région : La ligne Montréjeau-Luchon sera ré-ouverte en 2020.

Carole Delga, présidente de région
Carole Delga, présidente de région

Après la restitution des États généraux du rail et de l’intermodalité à l’hôtel de région, Carole Delga, présidente de région nous a accordé un interview. L’occasion de nous donner sa vision prioritaire du transport ferroviaire d’une manière générale et de nous parler d’une manière particulière de la ré-ouverture de la ligne SNCG Montréjeau-Luchon et des retombées économiques et humaines concomitantes pour le Comminges. Rencontre :

Les États généraux du rail et de l’intermodalité (lire ici) ont été un franc succès. Pourquoi le transport ferroviaire est il une priorité pour la région ?

Le transport ferroviaire est une priorité de  notre région parce qu’il permet de transporter dans des proportions importantes,  nombre d’usagers dans des conditions de sécurité et avec un cout raisonné. Cout raisonnable pour l’usager mais cout également pour l’environnement qui est limité par rapport au transport routier. Et puis surtout, nous avons dans le cadre de cette nouvelle région qui accueille 50 000 nouveaux habitants chaque année, ce qui représente la plus grande progression démographique de France,  l’enjeu de transporter de plus en plus de personnes et aussi de les transporter dans  l’ensemble des territoires. Le train est la meilleure réponse à la saturation urbaine et aux bouchons. Je suis très attachée à ce qu’il y ait des liaisons entre tous les territoires et qu’il n y ait pas une concentration urbaine forte. Je préfère  un aménagement équilibré du territoire et que les territoires ruraux, de montagne bénéficient d’une bonne desserte en transport collectif. Les transports collectifs sont l’avenir pour répondre à la pression démographique, pour répondre à l’urgence environnementale et pour répondre également à la nécessité de pouvoir d’achat de nos concitoyens . Le rail , c est aussi le fret pour nos entreprises et diminuer le nombre des camions sur les routes .

Dans sa partie sauvegarde des lignes régionales,  la restitution des états généraux entérine  la restauration de la ligne Montrejeau-Luchon. Un dossier qui a soulevé controverses et polémiques qui trouve là une heureuse issue ?

Nous avons dans ces états généraux du rail mit 10 chantiers prioritaires. Parmi les 10 chantiers, ce que nous avons entendu , c’est déjà un service de qualité parce que les usagers trouvent que le service en terme de ponctualité, de propreté des trains quotidiens n’est pas à la hauteur. Donc c’est notre première priorité que les trains du quotidien soient assurés par la SNCF avec professionnalisme: c’est pourquoi nous aurons des engagement contractuels et avec des pénalités pour la SNCF s il y en avait le besoin. Ensuite, c’est également d’avoir des trains sur tous les territoires et de ne pas opposer les trains du quotidien et la LGV. On a rappelé la nécessité,  si on prend coté Toulouse, d’avoir la LGV rapidement entre Bordeaux et Toulouse mais c’est aussi d’ouvrir  de lignes qui ont été suspendues. La ligne Montréjeau-Luchon a été suspendue fin 2014 ,à la suite des inondations qui ont eu lieu  sur la vallée de la Garonne,  parce que les conditions de sécurité en terme d’infrastructures, en terme de pont n’étaient plus assurées. A l’époque j’étais secrétaire d’Etat et j’avais fait enclencher une étude pour pouvoir démontrer l’utilité de cette ligne et commencer à engager les premières études techniques sur les travaux à mener. Cela a été fait et sur la base de ces études, nous avons donc décidé avec ma majorité d’ouvrir de nouveau cette ligne. Nous avons, vendredi, voté un budget de plus de 360 000 euros pour des études pré-opérationnelles pour la ligne Montréjeau Luchon. Un budget de travaux de 36 millions , l’Etat participera à hauteur de 6 millions d’euros ; nous sommes en train de travailler avec la SNCF pour  le montant qu’ils prendront à charge et le solde sera donc pour la Région. L’ouverture de la ligne est prévue  pour fin 2020.

En quoi la rénovation complète de cette ligne est-elle un plus pour le Comminges, les habitants des vallées et la région du luchonnais ?

C’est un plus pour le Comminges parce que cela  permet d’avoir une liaison avec un territoire  très touristique, avec un secteur économique  et de santé aussi avec le thermalisme. Relier la vallée de Luchon et celle de Saint Béat, à travers le train au bassin de vie très important de Toulouse ou de Tarbes, permet justement de conforter l’économie thermale et l’économie touristique. Donc,  la région en investissant dans cette ligne démontre sa solidarité mais surtout démontre sa volonté de vouloir donner à tous les territoires la possibilité de créer de l’emploi. Nous avons la chance sur ces vallées pyrénéennes d’avoir des sites environnementaux de montagne qui sont magnifiques, nous avons aussi des stations de ski, nous avons une montagne qui est à découvrir par le biais des randonnées, et puis c’est également un soutien au thermalisme. A travers la ligne ferroviaire Montrejeau Luchon, c’est une action régionale d’investissement pour l’économie,  pour l’emploi parce que mon premier combat c’est bien la création d’emploi sur notre région. Et que ces emplois ne soient pas concentrés uniquement sur les métropoles mais puissent être présents dans nos petites villes et dans nos vallées de montagne.

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