Carbonne : Et si un jour il disparaissait !

Depuis que je suis retraité, je profite pleinement...
Depuis que je suis retraité, je profite pleinement...

Il faisait bon et chaud ce jeudi 5 mai 2016. Chacun pouvait souffler un peu et profiter de ce pont aux allures de viaduc. Certains furent tenter par les bouchons, les voyages et autres loisirs à consommer sans trop de modérations. D’autres profitèrent pour prendre le temps et retrouver des lieux qu’ils avaient négligés par fainéantise, manque de courage ou par peur du froid et du mauvais temps.

C’est en voulant se garer que l’on pouvait voir immédiatement que l’affluence était là. Il fallait marcher pour atteindre ce lieu magique où chacun sourit et échange quelques mots avec délectation. L’impression que l’on a laissé les difficultés dans le véhicule garé tellement loin qu’on ne souvient même plus où il peut être. On revoit un tel que l’on n’a pas vu depuis si longtemps. On demande des nouvelles de la famille et du petit dernier. On regarde avec malice et bonheur cette une telle qui marche sans toucher le sol et dont les beaux jours ont fait raccourcir la robe et creuser le décolleté. Un rêve qui s’arrête vite quand Monsieur est rappelé à l’ordre par Madame qui lui secoue « affectueusement » le bras pour lui rappeler ses 40 ans de mariage.

On se sent léger avec cette impression d’appartenir à un groupe d’humains qui a, malgré tout, beaucoup de chance, comparé à certains, de vivre en Volvestre. On n’a pas le droit de râler, alors on profite pleinement.

Tiens un groupe de musiciens joue dans la rue principale. Du bon jazz qu’ écoute avec bonheur Ali Benarfa, adjoint au maire chargé de la culture. Il filme la scène avec son dernier Iphone S plus qui fait des miracles parait-il, comme dans la cour d’ailleurs. Un petit groupe se forme. Certains donnent des pièces d’autres écoutent jusqu’à la lie et s’en vont… sans payer. Ah la nature humaine ! Tiens tu entends ces commerçants qui nous invitent à acheter leurs bons produits dans un phrasé qui chantent bon le Sud. « Pour seulement 10 euros, ce n’est pas un mais 2 magrets que vous emporterez braves gens / Goutez mes fraises messieurs-dames, vous m’en direz des nouvelles. Pour vous 3 euros la barquette et 6 euros les 2 ! » On dirait le conteur Olivier de Robert dans ce monde extraordinaire où il suffit de prêter ses oreilles pour être transporter.

Tiens en passant devant le salon de thé, il y a un groupe de personnes attablé qui semble refaire le monde. Le beau sourire de la propriétaire et son sens de l’accueil font la différence. Le plus jeune pourrait être mon arrière grand père mais qu’importe. Ce ne sont pas les « nuits debouts » de Cazères mais plutôt les « jour assis » de Carbonne. On y débat politique et des oreilles peuvent se mettre à siffler parfois. On parle surtout culture et poésie, on cite Voltaire et les philosophes des lumières. On se donne les derniers tuyaux issus de la permaculture et l’on voudrait tellement pouvoir aller voir une pièce dans le vieux théâtre à l’italienne de Rieux Volvestre lorsqu’il sera rénové… un jour. On lève le petit doigt quand on porte la tasse de café à ses lèvres , noblesse de cœur oblige.

Tiens sur la place, ce sont justement des jeunes des « Nuits Debout » de Cazères qui tractent pour se faire connaître et ne pas mourir dans l’indifférence. Ces utopistes que l’on regarde avec affection ou parfois dédain, ne nous y trompons, seront les décideurs de demain. Nos « soixante huit tard » ont bien fini procureur de la République ou à l’assemblée nationale, c’est dire ! Ils croient à une nouvelle forme de démocratie émancipatrice pour l’homme. Que cela fait du bien. Décidément , j’ai vraiment bien fait de venir ! Quelle belle matinée.

Tiens dans deux ou trois étals, il y a un monde fou qui fait la queue. On patiente sagement en attendant son tour. Un rituel où l’on vérifie en permanence le temps qui reste à parcourir pour être enfin le premier… et prendre enfin son temps pour être servi comme un prince, comme un Roi devrais-je dire. Renseignements pris la longueur de la file est proportionnelle à la qualité des produits. On a beau dire la qualité paye toujours et on ne trompe jamais indéfiniment son monde. Qu’on se le dise et c’est pour tout pareil même en ce qui concerne…mais chut chacun sait.

Décidément, j’ai bien fait de venir ce matin au marché de Carbonne. On parle souvent de « vivre ensemble » Tiens est-ce que par hasard, le marché serait un lien social ? Allez dimanche je vais à Montbrun bocage. Il paraît que c’est à voir.

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