Quand un peuple ne reconnaît plus sa police. Attention danger !

 

Que s’est-il donc passé pour qu’on en arrive à une telle situation ? Cette même Institution à qui l’on faisait une haie d’honneur sous une salve d’applaudissements au moment des attentats de Paris se voit conspuer et mal aimé de la population qui ne la reconnaît plus. En son sein, de nombreux policiers se donnent la mort, ne trouvant que ce moyen ultime pour mettre fin à leur mal être, à leur désespoir. Le pays des droits de l’homme a perdu sa boussole et nous sommes montrés du doigt par la communauté internationale.

Pendant ce temps là, nombre de personnes n’osent plus aller manifester de peur d’être atteint dans leur intégrité physique par une police ou plutôt certains de ses membres qui détournent sans vergogne la notion de violence légitime, détenue par l’Etat pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre public.

Chaque jour, les réseaux sociaux montrent des images terrifiantes de violences inexplicables à l’encontre de citoyens fussent-ils pour certains des contrevenants à la Loi. Des hommes ou des femmes à terre frappés à coups de pieds, à coups de poing ou à coups de matraque. Des mains arrachées, des yeux crevés, des vies brisées… Certes il faut toujours se méfier des images sorties de leurs contextes mais les forces de l’ordre doivent appréhender les fauteurs de trouble si ils enfreignent la Loi pas les « brutaliser» dans un déclenchement de violence inouïe indigne d’un professionnel porteur de surcroit de la force légitime. La vengeance ou le défoulement ne peut être accepté par une perte de contrôle de soi, même si l’épuisement, la fatigue morale ou je ne sais quoi viennent altérer le discernement justement parce que ces hommes et ces femmes sont porteurs de la violence légitime au nom de l’Etat. Pourquoi ne pas tolérer aussi pendant les gardes à vues que les interrogés soient frappés pour les faire avouer ! Où doit s’arrêter cette fuite avant et ce ressenti d’impunité?  La reconnaissance et l’attachement par le peuple  à une Institution comme la police ne peut venir que de son exemplarité et rien ne peut y déroger.

Comme le prévoit la Constitution dans ses libertés individuelles, chacun a le droit d’aller manifester pour exprimer ses revendications sinon nous ne sommes plus dans une démocratie. Bien sur au sein des manifestants, il y a toujours au fil du temps et le phénomène n’est pas nouveau, des casseurs violents qui ne viennent pas pour revendiquer mais pour tout autre chose. Les techniques de maintien de l’ordre doivent évoluer pour ne pas mélanger les genres. Les black bloc ainsi nommés doivent être identifiés, appréhendés et déférés à la Justice en usant de la force publique et non de la violence légitime. Pendant ce temps là les manifestants pacifistes doivent pouvoir exercer leurs droits constitutionnels sans avoir la peur au ventre de se faire taper dessus à chaque coin de rue. Les policiers ne peuvent être des justiciers sinon la séparation des pouvoirs est rompue.

Une violence légitime qui n’a pas de limite emmène inéluctablement vers la privation de libertés individuelles et met donc la démocratie en danger. Au terme violence légitime préférons celui de force publique. La force publique est la force que la communauté consent à déléguer au mandataire pour garantir la sécurité publique dans le respect de la dignité humaine, matrice de tous les droits de l’Homme. Ce consentement général est la base du contrat social chère à Rousseau qui nécessite l’adhésion et le respect de tous pour s’en prévaloir.

Il n’y a que la Justice, indépendante du pouvoir politique, qui peut et doit contrôler l’action de la Police dès lors qu’il est avéré qu’elle est sortie de son rôle de protection des citoyens et que son comportement collectif ou individuel n’est plus conforme aux textes de Loi. Un laxisme à cet égard ou une non réponse à cette impression que les équilibres sont rompus au préjudice des citoyens, ne manqueront pas d’avoir des effets désastreux dans l’avenir. Devant une démocratie malade, le peuple souverain peut faire tout et son contraire et dans la passion aveuglante, commettre l’irréparable. Attention danger !

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