Trois artistes uniques mais liés par une vision commune de la nature, ont accroché leurs œuvres aux cimaises du musée de peinture de Saint-Frajou, sous la houlette de Ksenia Milicevic et des Amis du Musée, samedi 4 octobre jusqu’au 19 du mois.
Bill Peel et ses paysages oniriques dans les ocres et bleus, Liz Green et ses empreintes numérisées de champignons, et Maryse Casanova miniaturiste d’éléments de nature, ont été présentés au public par Ksenia Milicevic lors du vernissage samedi soir.
Bill Peel, Anglais, 79 ans, est arrivé en France en 2006 à Mondilhan près de Boulogne, et habite maintenant Montlaur-Bernet dans le Gers. Il peint des paysages oniriques, imaginés à partir de souvenirs et d’impressions de ses voyages en France. Son métier d’architecte l’a conduit à illustrer et peindre pour ses clients, et l’activité s’est transformé en passion pour l’expression picturale. Bill Peel signe ses œuvres d’une patte originale, traduisant avec poésie la lumière et l’atmosphère de ses panoramas métaphysiques.
Maryse Casanova a été maire de Puymaurin pendant 13 ans, et peint par passion depuis toujours. Peintre des paysages et de croquis de voyages, elle s’adonne aussi à restituer le détail, en peignant de petits éléments du jardin ou de la forêt. Dans un même cadre, le spectateur observe le modèle et la reproduction en même temps. « Je m’amuse beaucoup, confie-t-elle, en copiant au plus près, pour confondre le réel et le pictural, mais le modèle évolue, fane, se décolore, c’est à la fois un peu décevant mais c’est aussi une parabole du temps qui passe. » A l’aquarelle, Maryse fixe ainsi un instantané de l’objet, lichen, écorce, fleur, feuillage…, immortalisant un moment précis, tout en laissant filer le temps en vis-à-vis. Une étude à la Dorian Gray en quelque sorte. Une expérience raffinée et inédite.
Liz Green, est une Anglaise installée depuis 2020 en France et depuis 18 mois elle habite Saint-Frajou avec son époux. Elève des cours de peinture de Ksenia Milicevic. Elle s’est spécialisée dans une technique très particulière, qui utilise à la fois la nature et le numérique. Faisant partie de la société Mycologique de Bigorre, elle cueille des champignons et a eu l’idée de les mettre à l’honneur avec un procédé étonnant. Liz Green pose des chapeaux de champignons sur une feuille de papier toute une nuit, ils y laissent une empreinte qu’elle travaille ensuite avec un logiciel, pour en tirer une image saisissante, évocatrice et intemporelle. « Le champignon est pour moi symbole de chute et de renaissance, de la nature transitoire de la vie, en lien visible avec tout ce qui travaille dans l’invisible. Pour moi tout est lié à tout, l’humain est une partie de ce tout, dans un cycle de pourrissement et de renouveau. »
Le musée ferme ses portes pour la saison d’hiver et reviendra au mois d’avril 2026.



