Dans trois départements de Midi-Pyrénées, la Haute-Garonne, le Gers et le Tarn-et-Garonne, les sapeurs-pompiers volontaires ont tiré la sonnette d’alarme sur leurs conditions de travail, samedi 27 septembre. Tous les Bips ont été déposés et l’activité interrompue de midi à une heure, une action d’éclat pour symboliser leur colère.
Dans la caserne de Boulogne-sur-Gesse, commandée par le lieutenant Stéphane Pagotto, les 16 SPV se sont joints au mouvement de grogne de leurs homologues. En présence du maire Alain Boubée et de la conseillère municipale Céline Laurenties-Barrère, maire de Péguilhan-Lunax venus les soutenir, ils ont pris la pose devant les objectifs. Les pompiers boulonnais font partie des 1934 SPV et des 23 centres de secours totalement composés de volontaires, du SDIS de la Haute-Garonne.
« La situation est intenable, s’insurge le chef de centre S. Pagotto. Tout d’abord il faut que la population comprenne bien que les pompiers volontaires sont des hommes et des femmes qui s’engagent en dehors de leur profession, de leur vie familiale, de leurs études. Ils consacrent une grande partie de leur temps à assurer leurs missions de secours. Ce sont de sacrifices consentis au nom de nos valeurs de solidarité, de dévouement et de fraternité, au service des populations. »
« Actuellement, nous nous sentons abandonnés des Pouvoirs Public, déplore le lieutenant. Les recrutements sont de plus en plus difficiles en raison des contraintes de l’activité, de l’absence de médecins dans nos territoires ruraux, et du manque d’attractivité financière. »
Trois revendications essentielles émergent, soutenues par la Fédération Nationale et les Unions départementales :
- Dénonciation de la remise en cause par l’État du régime de la nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance (NPFR), pilier majeur du volontariat. Sa diminution engendrerait une chute du recrutement, déjà très compliqué.
- Absence de parution du décret d’application de la loi de bonification des trimestres retraite pour les SPV. Depuis deux ans que la loi est passée, le décret qui la mettrait en pratique n’est toujours pas publié.
- Gel des indemnités horaires depuis deux ans. Un manque financier qui affecte lourdement les SVP actifs ou en retraite.
« On donne de notre personne et de notre temps 24h sur 24 7 jours sur 7, et bien qu’on le fasse par passion, au bout d’un moment, trop c’est trop. On effectue les interventions à flux tendu en raison du manque d’effectifs, ici on est 16 pour 500 interventions à l’année sur 24 communes, il faudrait être le double pour tourner de façon aisée. Et tous sont épuisés. Et au final la population pâtit de la situation. Bien que la Direction ait mis en place un pool de professionnels pour nous soutenir, en effectuent par binôme des gardes de 12 h, ce n’est pas suffisant. Aujourd’hui nous voulons dire haut et fort qu’il faut nous aider, car nous sommes très inquiets pour l’avenir. »



