Dans le cadre des Journées européennes de l’archéologie les 14 et 15 juin, le musée de l’Aurignacien, dirigé par Sébastien Marzin, a proposé au public une conférence animée par les archéologues de l’INRAP Pierre Georges-Zimmerman et Wilfried Galin, sur le rôle néfaste du pillage en archéologie. « L’archéologie écrit l’histoire, le pillage l’efface », tel était le titre de la causerie du samedi 14 juin.
Il est tentant pour le commun des mortels de jouer aux aventuriers découvreurs de trésors, de s’adonner à la prospection avec un détecteur de métaux et de creuser le sol dès que le signal retentit. Or l’archéologie scientifique est un métier à part entière, strictement codifié et réglementé, et sans autorisation légale le contrevenant s’expose à des poursuites judiciaires, qui peuvent aller dans les cas les plus graves jusqu’à 100 000€ d’amende et 7 ans de prison.
Le patrimoine archéologique c’est quoi ?
« Sont considérés comme éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges, biens et autres traces de l’existence de l’Humanité dans le passé […]. Y sont inclus les structures, constructions, ensembles architecturaux, sites aménagés, témoins mobiliers, monuments d’autre nature, ainsi que leur contexte, dans le sol ou sous les eaux. » (Convention européenne de Malte 1992). En France les fouilles clandestines, vols, pillage, dégradations, intrusions sur sites, recel, commerce illicite… sont punis par les codes pénal, patrimonial et douanier.
Protéger l’histoire de l’humanité
Fragile et non renouvelable, le patrimoine archéologique est un bien collectif qui doit être protégé du pillage, afin de ne pas « déchirer les pages de notre histoire ». Au-delà de la valeur marchande des fossiles, le pillage est une perte irrémédiable à plusieurs titres : destruction des sites sans méthodologie scientifique ; perte pour la science et le grand public ; conditions nuisibles à la conservation des objets ; atteinte irrémédiable à la mémoire collective…
L’INRAP agit
Afin de lutter contre ces pratiques et préserver au mieux les biens et fossiles de la destruction, l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) mène une politique active de sensibilisation du grand public. « Il faut rappeler les enjeux fondamentaux et citoyens de la protection du patrimoine et la nécessité d’une démarche archéologique rigoureuse et scientifique. » A bon entendeur…


