Le Parti Communiste présente un projet pour reconstruire la gauche

Lancement de la campagne pour les élections présidentielles de Fabien Roussel en Comminges ce samedi 15 janvier, à la salle des fêtes de Bordes de Rivière, avec Corinne Marquerie, secrétaire de section du PCF Comminges, et Christian Picquet, membre de l’exécutif national du Parti Communiste Français, deux futurs probables candidats aux élections législatives de 2022 qui se sont adressés à une trentaine de personnes.

« Un moment important de la campagne présidentielle dans un climat étonnant de division et de diffraction de la gauche qui a oublié depuis longtemps de s’adresser au monde du travail » selon les propos liminaires de Corinne Marquerie en début de réunion.

« Une phase décisive de la campagne présidentielle »

« Nous entrons dans la phase la plus décisive de la campagne » poursuit Christian Picquet qui a collaboré à l’écriture du projet et du programme du Parti pour les élections présidentielles. L’objectif est de « convaincre ceux qui ne croient plus à la politique, parce que c’est là que se trouve notre potentiel électoral, et de franchir les 5% de voix pour permettre à la gauche de construire un vrai projet (…). Dans les trois mois à venir les français vont découvrir nos propositions que Fabien Roussel rendra publiques le 24 janvier». Le candidat du PCF aux élections présidentielles tiendra un premier meeting le 6 février à Marseille.

Un livre de 128 pages, tiré à cent mille exemplaires et vendu 2 euros, présentera l’exhaustivité du programme. Les principales propositions feront l’objet d’un opuscule de 8 pages tiré lui à 2 millions d’exemplaires.

Un projet fruit d’un groupe de travail constitué de dirigeants du parti, une émanation des « très riches élaborations des communistes depuis des années marquées par l’enchevêtrement des crises, des échanges lors des rencontres des jours heureux , des contributions collectives des secteurs du PCF, des contributions individuelles reçues depuis un an et demi ».

Christian Picquet présente la maquette du livre qui déclinera le programme du Parti Communiste lors de la campagne des élections présidentielles

Deux axes, « trois piliers »

Un programme construit selon deux axes, « l’état du pays » et « la réalité des attentes » exprimées, pour s’acheminer vers « le rassemblement de la gauche sur la base d’un projet ». Celui du PCF est bâti sur 3 piliers : « mettre le travail et le monde du travail (ouvriers, employés du privé et des services publics, cadres en voie de précarisation, agriculteurs) au centre de la bataille des idées » ; ériger la construction de « droits collectifs » (« que la souveraineté des citoyens prenne le pas sur un capital destructeur qui a conduit la planète au bord du gouffre jusqu’aux tensions internationales avec des menaces de guerre ») ; bâtir une « République nouvelle, sociale, écologiste, féministe, internationaliste ».

« Six objectifs » et « 180 propositions »

Christian Picquet a succinctement décliné les six objectifs  du programme (en présentant quelques unes des 180 propositions): une « révolution du travail » avec « le droit universel à l’emploi et à la formation » et la création d’un service public dédié (avec la volonté de donner aux salariés « des droits décisionnels nouveaux » : droit de véto, obligation pour les dirigeants d’étudier les propositions alternatives des salariés, smic à 1500 euros net et semaine de 32 heures) ; redéploiement des services publics (recrutement de « 500 000 nouveaux fonctionnaires », renationalisation d’entreprises –SNCF, Engie, EDF,…) ; une jeunesse « bien dans son pays » (« 850 euros pour tous les étudiants, zéro jeunes au chômage »,…) ; un nouveau modèle de développement (« un pacte ambitieux pour le climat et l’emploi », reconstruire une industrie pour avoir une production décarbonnée, « un mix énergétique avec la construction de 6 nouveaux EPR », un nouveau modèle de développement pour l’agriculture) ; la lutte contre les inégalités de classes et les discriminations (discriminations d’origine, de handicap, de logement, de genre, de sexe) ; une révolution féministe (création d’un ministère des droits des femmes, égalité salariale, droit à l’IVG inscrit dans la Constitution, grand plan de prévention des violences sexistes et sexuelles) ; égalité et émancipation des citoyennes et des citoyens (une « politique d’humanité avec les migrants », « un service public national de la petite enfance », 1% du PIB –et non 1% du budget- consacré à la politique culturelle, « le lien entre l’émancipation sociale et la culture est dans notre ADN »).

La déclinaison des moyens

Christian Picquet a identifié trois types de moyens (nécessaires à la réalisation des 6 objectifs), au fil desquels on note  une « fiscalité plus juste pour les ménages et plus incitative pour le Capital », une création monétaire « au service du progrès social et de l’emploi », des mesures structurelles (nationalisation de deux banques –la Société Générale, Paribas- et d’une compagnie d’assurances –AXA-), une République nouvelle en référence à Jaurès pour qui « la démocratie (doit aller) jusqu’au bout » (déprésidentialisation des institutions, référendum, mise en place de conférences permanentes  sur tout le territoire -réunissant des « élus nationaux, de proximité, les pouvoirs publics, des entrepreneurs, des représentants des salariés »-, opposition à tous les projets qui contreviendraient à l’emploi…).

Évoquant l’Europe, Christian Picquet se prononce en faveur d’une Europe des peuples « à géométrie choisie », après dénonciation des traités actuels et la mise sous contrôle par les États de la Banque Centrale Européenne.

Un projet « pour reconstruire la gauche dans son ensemble »

Christian Picquet affirme «  le projet que nous développons peut déconcerter une partie de la gauche qui a abandonné ces idées là (…). Nous irons au bout de la campagne pour porter ce projet parce que notre parti a un rôle essentiel dans une gauche qui se liquéfie (…).  Nous voulons une gauche sociale, républicaine, radicalement transformatrice, déterminée à bousculer les intérêts dominants. Nous voulons mettre des idées dans le débat politique avec un projet ambitieux qui nous différencie de toutes les autres composantes de la gauche, pour reconstruire la gauche dans son ensemble, et pour la France ».

Christian Picquet, Corinne Marquerie, Charlotte Joubert (de g. à dr.) à Bordes de Rivière ce samedi 15 janvier 2022

 

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