Conseil Départemental de la Haute-Garonne : Pollinisateurs, les agriculteurs s’engagent dans une expérimentation pilote

Le rôle essentiel des pollinisateurs pour la biodiversité. Des agriculteurs s'engagent dans une action pilote.
Le rôle essentiel des pollinisateurs pour la biodiversité. Des agriculteurs s'engagent dans une action pilote.

L’apiculture est un axe majeur de la politique de transition énergétique du Conseil Départemental de la Haute-Garonne, qui a lancé un plan départemental en faveur des pollinisateurs et de l’apiculture en Haute-Garonne. Dans son communiqué, le CD 31 détaille l’action d’agriculteurs engagés :

« Depuis 2024, 15 agricultrices et agriculteurs haut-garonnais, dont la majorité sont installés dans le nord du département entre Villematier, Fronton et Cadours, sont engagés dans une expérimentation lancée par le Conseil départemental pour favoriser le développement des pollinisateurs sur leurs exploitations. Une action qui s’intègre dans le plan départemental en faveur des pollinisateurs et de l’apiculture en Haute-Garonne. Explications.

Abeilles domestiques ou sauvages, bourdons, papillons ou autres syrphes, des mouches ressemblant à des abeilles : il existe plus de 12 500 espèces d’insectes pollinisateurs. Leur point commun ? Toutes constituent une ressource biologique indispensable. Or, en raison de multiples facteurs tels que l’utilisation de pesticides nocifs ou la destruction de leurs habitats et de leurs ressources alimentaires, leur nombre décline à l’échelle mondiale. Rien qu’en France, plus de 30%* des colonies d’abeilles disparaissent chaque année et 40%* des abeilles sauvages seraient également en voie de disparition. Il en va de même pour tous les pollinisateurs. Un constat alarmant quand on sait que 90%* des plantes à fleurs dépendent de la pollinisation et que notre alimentation repose en bonne partie sur eux.

Diagnostic à la ferme

Pour lutter contre ce phénomène, le Département, engagé en faveur d’une agriculture durable, a initié en 2024 une démarche expérimentale auprès de quinze agriculteurs, viticulteurs, arboriculteurs ou céréaliers. Il s’agit d’une des actions du plan Pollinisateurs et Apiculture en Haute-Garonne. Grâce à l’appui des conseillers agro-environnement de la collectivité et de l’association Bee friendly, partenaire du projet, ces exploitants ont bénéficié, entre février 2024 et juin 2025, d’un diagnostic pour identifier aussi bien leurs bonnes pratiques que les axes d’amélioration. Dans un second temps, ils ont été accompagnés pour développer des actions concrètes favorables à la prolifération de ces insectes, telles que la plantation de haies, l’entretien de jachères fleuries, les pratiques phytosanitaires moins toxiques, le développement de couverts végétaux entre les cultures, etc. Autant de solutions qui permettent de développer les ressources alimentaires et les zones refuge des pollinisateurs.

La phacélie, une excellente plante mellifère

Au printemps 2025, le Département a financé pour ces agriculteurs l’achat de semences d’espèces mellifères. Noëlle Prat, viticultrice à Vacquiers, a choisi de semer 4 hectares de phacélie, une spectaculaire herbacée violette, entre les rangées de vignes de son exploitation. « Nous accueillions déjà des ruches sur notre domaine. Encouragée par le conseiller agroenvironnement de mon secteur Alain Escarguel, j’ai eu envie de mieux connaître les pollinisateurs et donc de les protéger. Planter au cœur de mes vignes des phacélies, d’excellentes plantes mellifères, c’est tout autant pour l’aspect esthétique car elles attirent l’œil que pour défendre la biodiversité », explique-t-elle.

Installé à dix kilomètres de Cadours, Laurent Toporowski est un expérimentateur dans l’âme. Également partie prenante de la démarche, ce céréalier bio est aussi apiculteur. Une double casquette qui l’a amené à réfléchir à cette problématique : « Aujourd’hui, j’ai près de 200 ruches. Je me suis aperçu que planter des espèces pour les pollinisateurs était bénéfique pour le rendement des céréales. Outre la phacélie, je teste régulièrement des associations avec du sainfoin, du trèfle, de la luzerne, des féveroles ou des légumineuses, etc. Et grâce au Conseil départemental, j’ai pu planter 600 mètres de haies. À une époque, je me sentais un peu comme un extraterrestre, moins maintenant et je suis très heureux de participer à cette belle dynamique ».

La suite ? Les plantations de mellifères vont se poursuivre en 2026, comme l’explique Stéphane Dargassies, conseil agroenvironnement du secteur de Cadours : « On aimerait aussi, même si c’est plus difficile, quantifier l’augmentation exacte du nombre de pollinisateurs sur le secteur.  Avec des agriculteurs comme Laurent, qui a plus de recul, on va analyser ça en regardant le rendement de miel par exemple. »

Enfin, au-delà de ce cercle d’agriculteurs volontaires et déjà sensibilisés, l’objectif est de valoriser l’action auprès du grand public et d’essaimer la démarche auprès d’autres agriculteurs, comme dans le Lauragais ou le Volvestre.  »

 

*Source Bee friendly

https://www.haute-garonne.fr/service/sauvegarde-des-pollinisateurs-et-de-lapiculture

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