A travers des couloirs habituellement interdits au public, les visiteurs ont eu la chance de pénétrer dans l’antre secrète du Musée de l’Aurignacien, pour accéder au Graal des scientifiques et des chercheurs, la réserve. Dimanche 12 octobre, Cendrine Béraud, chargée des Collections du musée, a ouvert les portes de cet endroit extraordinaire, destinée à conserver, traiter, gérer et étudier les quelques 25 000 fossiles et objets archéologiques, bien rangés dans d’immenses armoires séparées par six travées. Avec verve et professionnalisme, Cendrine a démontré que la réserve n’est pas un lieu de stockage passif, elle vit tout au long de l’année et rentre dans le projet scientifique et culturel du musée.
Sans lumière du jour, dans une atmosphère à la température et au taux d’hygrométrie strictement contrôlés pour les protéger, les vestiges, pour la plupart, sont issus de dons : des archéologues tels l’abbé Algan, conservateur du tout premier musée ouvert en 1969, ou Fernand Lacorre qui a relancé les fouilles de l’abri préhistorique en 1938, ou bien des amateurs passionnés.
La différence entre le petit nombre de fossiles présentés au public dans les salles d’exposition permanente ou temporaire et les stocks de la réserve s’explique : les objets, dûment répertoriés, étiquetés, classés, ne sont pas tous visibles, certains sont trop fragiles, ou trop petits, ou en surnombre, ou trop peu représentatifs, ou peu présentables, ou trop fractionnés…
Régulièrement, un inventaire exhaustif permet de recenser sur des registres l’ensemble des collections. Il est doublé d’un récolement décennal, opération de marquage et de vérification. Un énorme travail indispensable à la préservation des biens publics des musées de France.
Cette passionnante incursion dans la vie interne du musée de l’Aurignacien, a fait mieux comprendre la tâche essentielle des équipes responsables, dirigées par Sébastien Marzin, qui gèrent et protègent pour mieux le transmettre, un irremplaçable patrimoine archéologique.
