Baromètre National de la Santé Mentale des Étudiants par Ipsos bva pour teale et l’IÉSEG
En 2025, la santé mentale a été désignée Grande Cause Nationale. A cette occasion teale et l’IÉSEG révèlent les résultats du premier baromètre national sur la santé mentale des étudiants réalisé par Ipsos bva. Les résultats dressent un constat grave : moins d’un étudiant sur deux se considère en bonne santé mentale (45 %), trois sur cinq présentent une suspicion de détresse psychologique (60 %) et 38 % envisagent d’arrêter leurs études en raison de leur mal-être.
Réalisée auprès de 2 000 étudiants en France, cette étude révèle l’ampleur d’une crise silencieuse. Elle appelle les établissements, les pouvoirs publics et la société dans son ensemble à agir sans attendre pour éviter qu’une génération entière ne soit fragilisée.
Stress permanent, troubles du sommeil, isolement, violences, éco-anxiété : les étudiants cumulent aujourd’hui des fragilités qui mettent en péril leur réussite académique et leur avenir professionnel.
Chiffres clés à retenir :
- En France, moins d’un étudiant sur deux (45 %) estime être en bonne santé mentale
- 3 étudiants sur 5 présentent une suspicion de souffrance psychologique (60 %, vs 36 % dans l’ensemble de la population française)
- Près de deux tiers (63 %) des étudiants affirment que leurs difficultés de santé mentale sont pour partie liées à leurs études ;
- 6 étudiants sur 10 (57 %) considèrent que leurs problèmes de santé mentale sont un frein pour suivre le rythme de leurs études ;
- Plus d’un tiers (38 %) des étudiants envisagent d’arrêter leurs études en raison de problèmes psychologiques ;
- Plus de deux étudiants sur cinq (43 %) ont subi au moins un type de violence au cours de leurs études ;
- Plus d’un tiers (34 %) des étudiants ont le sentiment que personne ne cherche à les aider ;
- Près de six étudiants sur dix affirment qu’en cas de souffrance psychologique ils se tourneraient vers un psychiatre/psychologue (60 %) ou un outil d’IA (58 %).
Une accumulation de symptômes préoccupants :
(Sur l’état actuel des étudiants par rapport à leur état habituel)
- 56 % se sont sentis constamment plus tendus ou stressés ;
- 52 % ont plus mal dormi à cause de leurs soucis ;
- 47 % ont plus le sentiment de ne pas pouvoir surmonter leurs difficultés ;
- 46 % se disent plus malheureux ou déprimés ;
- 42 % déclarent avoir perdu plus confiance en eux ;
- 33 % vont jusqu’à se considérer plus que d’ordinaire comme « quelqu’un qui ne vaut rien ».
Cette dynamique peut enclencher un cercle vicieux : plus les obstacles s’accumulent, plus le mal-être s’installe, et plus l’étudiant s’éloigne de ses objectifs. À terme, certains finissent par remettre en question le sens même de leur parcours. Conséquence, 38 % des étudiants disent aujourd’hui avoir le sentiment que leurs études ne mènent à rien ou envisagent de les arrêter.
Julia Néel Biz, cofondatrice et CEO de teale : « Ce baromètre révèle une réalité glaçante : la santé mentale n’est plus un sujet périphérique, elle conditionne directement la réussite et l’avenir de nos étudiants. Leur offrir un soutien adapté est un impératif collectif, pas un supplément optionnel. »
Armelle Dujardin-Vorilhon, Directrice des Etudes et de l’Expérience Étudiante de l’IÉSEG : « La performance académique ne peut se construire sur le mal-être. Les établissements doivent prendre leur part de responsabilité en intégrant pleinement la santé mentale à leurs politiques éducatives et sociales. »
La situation est alarmante
Le baromètre ne laisse place à aucune ambiguïté : la santé mentale des étudiants est dans un état critique. Moins d’un sur deux (45 %) se dit en bonne santé mentale, et le test clinique du GHQ-12 révèle que 60 % présentent des signes de détresse psychologique, un taux largement supérieur à celui de la population générale (36 % *Etude Ipsos Fondation Axa – avril 2024). Stress constant, troubles du sommeil, perte de confiance en soi ou sentiment de ne « rien valoir » : les symptômes décrits traduisent une fragilisation profonde et durable. Ces signaux ne relèvent pas d’un malaise passager mais d’une véritable crise structurelle qui menace la réussite académique et l’avenir d’une génération.
Un étudiant sur trois songe à abandonner
Le mal-être ne reste pas cantonné à la sphère intime, il pèse directement sur la capacité à poursuivre les études. 57 % des étudiants déclarent avoir du mal à tenir le rythme des cours et 52 % peinent à se concentrer. Conséquence directe : 38 % envisagent de tout arrêter pour des raisons de santé mentale, avec un pic de 47 % dans les filières Lettres, arts et sciences humaines. Ces chiffres révèlent un risque de décrochage massif qui ne se résume pas à des parcours individuels interrompus : il annonce un déficit de compétences pour la société, un vivier de talents amoindri et une perte sèche pour l’économie nationale
Recommandations et leviers d’action
La santé mentale des étudiants est devenue un enjeu de société. Ce baromètre rappelle qu’il y a urgence à agir pour prévenir le décrochage académique, réduire les inégalités et protéger le potentiel d’une génération entière.
Au-delà du constat, le baromètre propose des pistes concrètes. Pour les établissements, il s’agit de faire de la santé mentale une priorité stratégique, de former leurs personnels, de rendre visibles et accessibles les dispositifs, d’alléger la charge académique et d’instaurer une tolérance zéro face aux violences.
Pour les pouvoirs publics, la prévention doit être intégrée dès le secondaire et la transition vers l’enseignement supérieur mieux accompagnée, notamment en première année, période où les étudiants sont particulièrement vulnérables.
Enfin, le fait que 58% des étudiants recourent ou ont l’intention de recourir aux outils d’IA en cas de problème de santé mentale illustre une attente forte de réponses rapides et anonymes, mais souligne aussi l’urgence de renforcer l’accès aux professionnels qualifiés et de redonner confiance dans les dispositifs existants.
Il reste à passer à l’action — et à ne plus laisser les étudiants seuls face à leur mal-être.











