Montmaurin : Restitution de la campagne de fouilles par Amélie Vialet, un exposé passionnant

Amélie Vialet, paléoantropologue, lors du bilan public des fouilles à Montmaurin.
Amélie Vialet, paléoantropologue, lors du bilan public des fouilles à Montmaurin.

Salle comble au musée archéologique de Montmaurin pour la rencontre avec la paléoanthropologue Amélie Vialet, du Musée National d’Histoire Naturelle, directrice des fouilles sur la grotte de Coupe-Gorge. Les campagnes triennales de recherches successives, menées chaque été sur le site, ont apporté de riches provendes de fossiles, fragments d’os et de dents d’animaux et vestiges humains, collectés, triés, puis analysés en laboratoire. Pendant plusieurs semaines à la fin du mois d’août, l’équipe pluridisciplinaire d’Amélie Vialet, composée de scientifiques et d’étudiants, a travaillé sur le site avant de faire un bilan pour le public.

« Ces fouilles permettent d’écrire une suite de l’histoire préhistorique révélée à Tautavel, souligne Amélie Vialet, avec le crâne d’un Homo Heidelbergensis. Les plus anciens niveaux dans la grotte de Coupe-Gorge datent d’environ 400 000 ans. Pour le moment, nos recherchent ont atteint des niveaux stratigraphiques de 160 000 ans. »

S’ajoutant à la mandibule découverte par Louis Méroc au début du XXème dans l’une des 7 cavités, un humérus humain a été mis au jour par l’équipe d’Amélie Vialet en 2022, humérus qui daterait d’entre -60 000 et -30 000, une période où Homo Heidelbergensis est présent. Vraisemblablement cannibalisé par ses contemporains et grignoté par les hyènes préhistoriques, l’os, si sa datation est confirmée, prouverait l’existence à la fois d’Homo Heidelbergensis, de Néandertal et de Sapiens sur ce territoire. Un fragment de prémolaire de ce dernier a d’ailleurs été trouvé en 2024 à Coupe-Gorge, dans les niveaux supérieurs de la grotte.

Les fouilles sur site, la collecte et le tri des sédiments, sont complétés tout au long de l’année par un travail minutieux d’analyse en laboratoire. L’an prochain une pause dans le programme de fouilles sera observée, les chercheurs se consacreront à l’étude de ces vestiges, pour en tirer les conclusions et une publication scientifique.

Une matinée instructive, orchestrée par le directeur du Musée de Montmaurin Pascal Giraudel et ses collaborateurs Léa Danflous et Mathieu Soudais. Une démonstration lumineuse de l’importance majeure de ce petit territoire Commingeois dans la grande fresque de l’histoire de l’Humanité.

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