La tradition de l’arbre fendu et le solstice d’été : Le renouveau du « Har » à Arbas

le maire du village a allumé la torche, la transmettant ensuite à une petite jeune fille, la transmission à la jeunesse, la symbolique du gage de fertilité
le maire du village a allumé la torche, la transmettant ensuite à une petite jeune fille, la transmission à la jeunesse, la symbolique du gage de fertilité

La tradition de l’arbre fendu & le solstice d’été – Le renouveau du « Har » à Arbas

Jacques Fontas de l’Association « Mémoire d’Arbas » raconte le renouveau du Har à Abas.

« L’objectif était de réhabilité la coutume du « Har » qui se pratiquait autrefois à Arbas, la tradition de l’arbre fendu. L’évènement est inédit après plus de cent ans d’interruption. Le dernier « Har » fut à Labaderque en juin 1944, deux mois avant l’attaque du Maquis par les allemands, selon le témoignage de Anne Claire Cherrière. Avant il faut remonter à Urau en 1914 quelques mois avant la guerre, immortalisé par une photographie emblématique. Il y a eu quelques initiatives à Montastruc et à la Ribereuille. L’opération a été engagée au mois d’avril. Antoine l’Aisney des « Branonniers de Régades a formé à la méthode de la préparation « deth har », l’arbre fendu. Au mois de mai un sapin de six mètres a été choisi. Quand l’arbre est fendu sur la partie la plus large, un coing en frêne cale la première fente. Un câble entourant le tronc bloque l’ouverture. Autrefois c’était le noisetier qui était employé. L’arbre est fendu ainsi tout le long dans la rotation du tronc, en laissant quatre vingt centimètres, la partie du tronc enterrée qui était la cime de l’arbre. La partie la plus large étant la partie haute du « Har ».

« Une semaine avant le feu, une cérémonie a eu lieu avec une animation dans le village. Une suite de binômes placés de chaque côté de l’arbre soutenu par une barre ont porté le mat jusqu’au lieu de la crémation. Un bouquet sommital fait de fleurs des champs a été placé sur l’extrémité, la symbolique de l’annonce de l’été. Avec une échelle et un câble l’arbre a été érigé sur la place du village dans un mode plaisamment coopératif.

Le jour « J », le 21 juin dans l’après midi une animation s’est déroulée avec la mise en place à la cime du tronc de touffes de fourrage sur les premiers centimètres du haut. C’est la partie la plus stressante : est-ce que le feu va prendre ? Ensuite il a été réalisé une tresse de foin sur le support d’une ficelle placé en haut du mat pour assurer l’allumage. L’élément clef de l’allumage du « Har », la mèche. Elle est réalisée par des copeaux de bois tressés autour sur toute la longueur. La mèche dépasse du Har, déportée par une mate. La mèche est parallèle au mat. Sur le haut de la cime trois litre d’huile de friture pour assurer le démarrage ».

« A la nuit noire l’éclairage municipal du bourg a été éteint, la mairie étant restée allumée. A 22h20 le maire du village a allumé la torche, la transmettant ensuite à une petite jeune fille, la transmission à la jeunesse, la symbolique du gage de fertilité. Elle a mis le feu à la mèche qui s’est enflammée rapidement, gravissant le long du mat. La musique s’est arrêtée durant  l’heure de la crémation, laissant l’assemblée livrée à la fascination des crépitements du feu, accompagnée de la réaction du public ».

Jacques Fontas concluant : « Ce fut un moment de partage convivial d’une belle densité avec l’implication d’une douzaine de bénévoles, dont la moitié était des nouveaux habitants de la commune. Les producteurs locaux et l’épicerie d’Arbas ont été sollicités pour ce moment communautaire. L’an prochain il est prévu d’accompagner ce moment avec des chants gascons ».

Har : un terme du gascon caractéristique avec le « H » aspiré qui remplace le « F » comme ne espagnol, qui se voit de loin comme le phare au bord de la mer.

 

 

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