Alain Monnier est un auteur prolifique puisqu’il a publié pas moins d’une vingtaine d’ouvrages, notamment chez Privat, et chez Flammarion, dans la collection Climats. L’auteur s’est essayé avec succès, à partir de 1994, à de nombreux genres littéraires, polars, romans, fables, essais, comédies sociales, livrant au travers de ses écrits sa vision analytique et pertinente du monde actuel. Ce Toulousain de 70 ans, Narbonnais d’origine, ingénieur en travaux publics et énergie solaire à la retraite, est passionné de littérature et d’écriture. Il dédicaçait à L’Isle-en-Dodon samedi 17 mai, son tout premier roman historique, D’autres terres de que les nôtres, publié en avril 24, aux éditions Privat. Il répondait à l’invitation du Comité de Jumelage de l’Isle-en-Dodon avec Godega di Sant’Urbano, dans la province de Trévise près de Venise.
La saga familiale d’émigrés italiens
D’autres terres que les nôtres raconte l’histoire d’une famille italienne qui émigre de Vénitie au début des années 20, en plein essor du fascisme mussolinien, pour rejoindre le Sud-Ouest de la France, où l’on manquait de bras pour travailler la terre. Comme des milliers d’autres, Amélia et sa famille s’installeront dans le Gers pour construire leur nouvelle vie. Ils essaieront de réaliser leurs rêves à force de travail et de courage, pour réussir une intégration qui sera mise à mal lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’Italie alliée de l’Allemagne devenant alors l’ennemi à combattre. La saga familiale d’Amélia et de ses parents fait écho à l’histoire de ceux qui ont nourri le pays de leur force vive, et qui sont devenus à travers le temps une part intégrante de notre société, « nos compatriotes, nos voisins, nos parents, nos amis. »
« Depuis que j’ai écrit ce livre, relate Alain Monnier, j’ai rencontré beaucoup de lecteurs d’origine italienne qui trouvent dans mon roman une résonance de leur propre histoire ; et nombreux sont ceux qui me disent par exemple, moi j’avais un instituteur formidable qui m’a aidé à parler français en trois mois, et d’autres répliquent en racontant des brimades à l’école ou ailleurs. Ces anecdotes parmi beaucoup d’autres sont les deux faces d’une même vérité. »
Le deuxième tome sortira en septembre prochain et détaillera la fin de l’intégration, qui prend généralement trois générations. Il bouclera la boucle, avec les enfants nés en France et exerçant des métiers divers dans toutes les couches de la société.
L’auteur constate que si les premiers arrivants ont tout fait pour s’intégrer et gommer en quelque sorte leur « italianité », les dernières générations ont à cœur de raviver et d’entretenir le sentiment d’appartenance à leur pays d’origine. Savoir pourquoi et comment leurs aïeux sont partis, comment ont-ils été accueillis, ce qu’ils ont vécu, tous ces questionnements permettent de mieux connaître sa propre histoire, et de se construire en tant qu’adulte, avec un passé originel singulier. « Et souvent transparaît un immense regret de ne pas avoir posé ces questions au bon moment, avant qu’il ne soit trop tard. »
Une histoire universelle
Le choix d’Alain Monnier d’écrire sur ce thème a été suscité par la rencontre d’amis d’origine italienne dont l’histoire l’a touché. Et lorsque les éditions Privat l’ont contacté pour lui proposer d’écrire un roman historique, ce fut une évidence pour l’auteur, il allait travailler sur ce sujet.
Pour nourrir son ouvrage, Alain Monnier a profité de son temps de retraite pour effectuer des recherches documentaires approfondies. La lecture de textes spécialisés sur l’immigration en Italie, le fascisme, l’histoire contemporaine, lui a donné matière à étayer son récit. Ainsi dans le livre, en contrepoint de l’histoire familiale, un aristocrate italien va poursuivre une carrière et faire sa place dans les sphères fascistes. Et plus encore, les rencontres lui ont apporté souvenirs et anecdotes personnelles, enrichissant un récit frappé au coin de l’irremplaçable véracité humaine, source d’émotions et d’empathie. Une histoire universelle, qui touche chacun d’entre nous.



