Toulouse Métropole : Les collégiens se mettent dans la peau de diplomates

Ce lundi 5 mai 2025, à l’Espace des Diversités et de la Laïcité à Toulouse, les collégiens de différents établissements de Toulouse Métropôle ont participé à une simulation d’Assemblée générale de l’ONU. Organisé par l’association L’École des Droits Humains et de la Terre, cet atelier d’éducation à la citoyenneté leur a permis d’incarner des représentants de pays pour débattre des dérives de la fast fashion.

Les élèves de troisième des établissements Georges Sand (Toulouse), Michelet (Toulouse) et Jean Jaurès (Colomiers), se sont rassemblés ce lundi 5 mai, pour une journée pas comme les autres. Le temps d’une journée, ces collégiens ont endossé le rôle de diplomates en représentant différents pays membres de l’ONU. À l’ordre du jour de cette Assemblée Générale fictive : « Fast Fashion : Comment lutter contre les dérives de la mode jetable ? ».

C’est la République du Bangladesh qui a ouvert les débats, incarnée par des élèves qui dénoncent avec force le travail des enfants dans l’industrie textile. Tour à tour, les délégations ont défendu les positions de leur pays sur cette problématique mondiale, en présence de véritables intervenants des Organisations Non Gouvernementales : OXFAM et AFNU, venus enrichir les échanges tout en préservant l’immersion des jeunes dans leur rôle.

Cette simulation est le fruit du travail de l’association L’École des Droits Humains et de la Terre. Elle a été fondée en 2006 par l’avocat François Cantier, le fondateur d’Avocats sans Frontières France. L’association compte aujourd’hui quatre salariés (dont deux chargés de projets) ainsi que trois volontaires en service civique. En partenariat avec Toulouse Métropole, elle propose régulièrement ce type d’atelier dans des collèges, même hors de Toulouse. L’objectif est clair : rendre accessibles les grands principes juridiques et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, même aux plus jeunes.

Du jeu de rôle à l’engagement citoyen

Pour Simon Monnier, directeur de l’association, l’impact de cette journée dépasse largement le cadre scolaire. Il résume ainsi l’objectif de l’événement :« Développer l’esprit critique et le passage à l’action. À travers le jeu de rôle, les jeunes prennent conscience que leur voix compte. ». Quand au rôle de son association, il souligne :  « On est très engagée pour la défense des droits humains. François Cantier a souhaité créer une association qui œuvre à la transmission des valeurs fondamentales et des droits fondamentaux dès le plus jeune âge.On a ce socle juridique à travers lequel on s’appuie pour transmettre les messages qu’on veut partager. Et donc, un des outils juridiques sur lesquels on s’appuie, c’est la Déclaration universelle des droits de l’homme qui a été créée dans le cadre de l’ONU. Assez rapidement, on a conçu cet outil pédagogique. [Les simulations d’Assemblée Générale de l’ONU, ndlr]»

Ce travail de longue haleine commence en amont. En effet les classes participantes bénéficient de quatre séances de deux heures pour se préparer, découvrir le fonctionnement de l’ONU. Puis, pour se répartir les rôles, et structurer leurs argumentaires. C’est une véritable aventure collective qui s’étale sur trois mois. Selon les enseignants, cela renforce l’engagement des élèves dans le travail d’équipe. Le professeur du collège Georges Sand, témoigne sur l’impact de cet atelier, auquel il avait déjà participé : « Cela a un effet hyper positif sur l’éloquence, l’oral, la collaboration, l’écrit, le regard qu’ils ont sur eux-mêmes étant donné qu’ils viennent d’un collège rep+. Ils peuvent se comparer à des collèges standards et constater qu’ils ne sont pas plus mauvais. Les autres ne sont pas aussi forts et arrogants qu’ils pourraient le penser. Et surtout, ça les prépare à l’oral du brevet : ils auront des choses à dire.»

D’autres enseignants soulignent aussi l’intérêt pluridisciplinaire du projet. C’est un moyen original de réviser l’ONU, inscrit au programme d’histoire-géographie, tout en travaillant des compétences écrites et orales. Pour les élèves, l’expérience est également marquante. Camille, élève de troisième, confie : « C’est une bonne expérience. On découvre des sujets importants sur l’actualité, et ça nous sensibilise à la fast fashion. ». À l’heure où l’actualité touchent de plus en plus les jeunes, cela crée un lien entre l’école et la citoyenneté. C’est une expérience formatrice qui peut éveiller des envies d’agir, et pourquoi pas, des vocations.

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