Ce Papogay 2025 a été un moment très particulier à bien des égards. Si le défilé s’est montré sous son meilleur jour pour les très nombreux spectateurs venus assister à ce magnifique moment, et sous un soleil voilé que l’on n’espérait plus, il n’en était pas de même dans le cœur de tous les archers en général et des membres du conseil d’administration en particulier.
Alors que l’ambiance générale était déjà tendue, dans la nuit qui a précédé le défilé et le tir à l’oiseau, une terrible nouvelle s’est répandue dans toute la ville cité. Franck Chirio le garagiste du village, âgé à peine de 40 ans, aimé de tous, venait de décéder brusquement à son domicile. Ce jeune homme, papa d’une petite fille, a tiré sa révérence laissant un immense vide. Le bureau dira de lui : «Toujours discret, mais indispensable, il contribuait avec passion au bon déroulement du défilé. D’une bienveillance rare, Franck était toujours prêt à aider, trouvant une solution adaptée à chaque urgence avec générosité et efficacité. Son absence laissera un vide immense, tant dans son atelier que dans celui de la Compagnie des archers du Papogay et de nos cœurs. »
Que la tradition continue
C’est au pied du mât que chacun a pu mesurer le pourquoi, au delà de cette brusque disparition tragique, de la tension palpable qui régnait cette année dans l’organisation du Papogay. Contrairement à d’habitude à l’arrivée des archers sous le mât, ils se sont écartés à l’écart de la vue des spectateurs pendant un long moment pour aller récupérer des casquettes et des lunettes de protection dont ils se sont équipées (voir photo). Une première depuis la création de la compagnie au moyen âge. Force est de constater que si la protection est efficace puisqu’il n’y a eu aucun blessé recensé à la tête cette année, il en était tout autre de l’esthétique des archers ressemblant plus à des personnages d’un film comique qu’à des guerriers portant leur béret gascon traditionnel. De ci de là, on a pu entendre que certains ronchonnaient en s’équipant, d’autres refusant même de tirer à l’oiseau à titre de protestation contestant le fait accompli et le manque de concertation ce qui nie le bureau par ailleurs. Tout cela devrait se régler entre amoureux de la tradition qui les unit lors de la prochaine assemblée générale, chacun voulant privilégier l’intérêt commun de la compagnie et la préservation de l’esprit qui anime cette compagnie depuis le moyen âge.
Puis vint le moment du tir à l’oiseau. Un grand moment d’émotion quand les archers ont respecté 1 minute de silence pour tous les archers ayant rejoint la voute étoilée et puis d’immenses applaudissements pour le regretté Franck qui était tellement présents dans le cœur de chacun.
Le Papogay, contrairement à son habitude, n’a pas voulu résister longtemps cette année si particulière pour ne pas en rajouter et il a rapidement choisi son roi. Il se nomme Sébastien Garreau qui est archer depuis seulement une dizaine d’années. Un homme discret qui demeure à Rieux dans la rue Mirepoix dont on ne connaît que peu de choses sinon son investissement dans le club de foot local.
Avec la disparition de Franck, un dimanche soir plus calme que d’habitude, l’esprit n’était pas à la fête comme à l’accoutumé, un violent orage rappelant la tristesse du moment. Vivement l’année prochaine et en attendant vive le Roi !



