Interview : Le Grand Maître du Grand Orient de France à la rencontre des élus

Ce 11 avril, Carbonne a accueilli Nicolas Penin, Grand Maître du Grand Orient de France, venu échanger avec les élus et citoyens. Cette rencontre a eu pour objectif d’échanger sur les difficultés rencontrées par les élus ruraux face à une République perçue comme trop centralisée. Rencontre.

Pour commencer, pourriez-vous vous présenter et nous expliquer en quoi consiste précisément votre rôle de Grand Maître du Grand Orient de France ?

Le rôle de grand maître c’est de présider l’exécutif d ‘une association, qui est une obédience maçonnique. C’est donc d’administrer l ‘obédience et de porter la parole également de l’obédience en fonction de ce que son assemblée générale a décidé.

Le Grand Orient de France est-il aujourd’hui suffisamment présent sur l’ensemble du territoire, notamment en dehors des grandes agglomérations ?

On la renforce parce qu’on a déjà des frères et des sœurs qui connaissent les hommes et les femmes et qui les invitent à nous rejoindre. On les renforce aussi parce qu ‘on peut faire des extériorisations, avec parfois on fait des conférences publiques qui permettent à ceux de savoir qui on est, de passer la porte, de venir nous voir et de nous écouter. Et puis ça leur donne envie, parfois, et puis ensuite on a effectivement aussi par exemple des communications numériques qui permettent à tout à chacun où qu’ils se trouvent d ‘aller sur notre site ou sur les réseaux sociaux de voir, d’écouter, de lire.

Le secret maçonnique constitue-t-il, selon vous, un obstacle au dialogue avec les citoyens, en particulier dans des contextes locaux où tout le monde se connaît ?

Il n’y a pas de secret, il y a une discrétion. C’est-à-dire que très régulièrement, quand vous voulez connaître un maçon ou connaître le lieu où il se rassemble, ce n’est pas très compliqué à trouver, si on cherche un peu où on trouve. Après, il y a quelque chose qui est très particulier et qui est aussi parfois partagé avec beaucoup d’associations. C’est-à-dire que c’est quelque chose qui vous concerne. Vous, vous avez le droit de dire que vous êtes maçon ou pas. Par contre, on n ‘a pas le droit de vous dévoiler. Vous n’avez pas le droit de dire que telle personne est un maçon. C’est quelque chose qui vous concerne. Vous pouvez tout à fait dire, je suis maçon. Par contre, vous ne pouvez pas faire la liste de tous les maçons que vous connaissez.

La franc-maçonnerie — et en particulier le Grand Orient de France — exerce-t-elle aujourd’hui une influence comparable à celle qu’elle a pu avoir, par exemple, au moment de l’adoption de la loi de 1905 ? Depuis cette époque, a-t-elle eu l’occasion de jouer un rôle aussi déterminant ?

Alors, la maçonnerie, après la loi 1905, s’est intéressée à d’autres dossiers : le dossier de la famille, des dossiers sur l’interruption volontaire de grossesse, des dossiers politiques, que cela soit sur la Nouvelle -Calédonie ou d’autres. Nous on a eu des actions, mais c’est surtout nos maçons qui ont eu des actions. C’est l’obédience en tant que telle, mais c’est aussi les hommes et les femmes qui, à travers leur engagement, l ‘ont fait. Après, ce qui a changé, c’est l’organisation, peut -être, politique du pays, parce qu ‘il y a peut-être moins de structurations par parti, par syndicat, par association. Donc, c’est une forme d ‘engagement qui change. En tout cas, nous, l’engagement maçonnique, il existe toujours, et les maçons sont toujours présents au quotidien et dans la cité.

Mots-clés :

Articles en relation :