Boulogne sur Gesse: la suspension du fonctionnement de l’abattoir suscite l’incompréhension

Alain Boubée (Maire Boulogne sur Gesse), Magali Gasto-Oustric (Présidente CC Coeur et Coteaux du Comminges), Yves Salles (Président SCIC Abattoirs du Comminges) -de g. à dr.-

Stupeur et incompréhension ce jeudi 11 avril à la réception de deux arrêtés de suspension provisoire concernant l’agrément sanitaire et le fonctionnement de l’abattoir de Boulogne sur Gesse. En conséquence l’abattoir va devoir fermer dès ce lundi 15 avril.

Yves Salles, président de la SCIC des Abattoirs du Comminges, Alain Boubée, maire de Boulogne sur Gesse, Christophe Lafforgue, en charge des projets et Territoires à la Communauté de communes, la présidente de la CC Cœur et Coteaux du Comminges Magali Gasto-Oustric vont contester ces décisions, la détermination chevillée au corps.

Cet abattoir fait l’objet de mises aux normes techniques régulières pour garantir son fonctionnement. «Nous avons engagé plus de 170 000 euros de travaux depuis 2023 pour mettre l’abattoir au niveau des mesures correctives demandées» indique Christophe Lafforgue.

«Différents rapports que nous transmettons régulièrement à la préfecture, observe Magali-Gasto Oustric, ne sont pas vérifiés sur site, entrainant de nouvelles demandes d’actions correctives dont certaines ont déjà été opérées depuis plusieurs mois…».

Yves Salles affirme «pour rassurer tout le monde, que (ces deux décisions) ne s’appuient sur aucun élément d’ordre sanitaire, ni sur la mise en danger des salariés, ni sur le bien-être animal, car tout est respecté».

Les arrêtés de suspension reposent sur «la structure qu’il faut reconstruire» poursuit Yves Salles.

«Les principales causes des suspensions d’agrément correspondent à de nouvelles demandes de travaux et de contrôles lourds et couteux qui sont inclus dans le projet de la nouvelle halle d’abattage qui verra le jour dans les prochains mois» précise un communiqué de la Communauté de communes.

A ce jour, deux abattoirs complémentaires œuvrent en Comminges, et celui de Saint Gaudens est dans l’impossibilité de prendre en charge l’activité de celui de Boulogne sur Gesse. Tous deux coexistent dans le cadre d’un «maillage territorial des abattoirs, contextualise Magali Gasto-Oustric. La maîtrise d’œuvre que nous avons lancée en fin d’année 2023 (pour la nouvelle halle d’abattage) est financée à 40% par l’État. Que l’on ne vienne pas nous dire que l’État n’est pas au courant de notre projet…». «Depuis 30 mois nous avons vu 2 préfets, 3 sous-préfets, 2 directeurs de la Direction départementale de la Protection des Populations renchérit Christophe Lafforgue. Ils connaissent le rétro-planning des travaux pour les 2 abattoirs, ils sont informés, ils subventionnent les travaux».

La Société des Abattoirs du Boulonnais et la Communauté de Communes ont engagé dès ce vendredi 12 avril trois recours, gracieux adressé au préfet de la Haute Garonne, hiérarchique au Ministre de l’intérieur, et contentieux au tribunal administratif de Toulouse. Une audience est aussi programmée avec le préfet de la Haute Garonne ce jeudi 18 avril.

La cinquantaine de salariés dans l’inquiétude qui travaillent dans et avec l’abattoir, tout comme quelques 120 éleveurs dans l’incertitude, tous sont aux aguets, dans l’attente et l’espoir d’un retrait rapide des deux arrêtés de suspension.

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