Lussan-Adeilhac: L’avenir de l’agriculture et du territoire au cœur d’un débat sur l’agrivoltaïsme

 

Ce 2 décembre à Lussan-Adeilhac s’est déroulée une réunion publique sur l’agrivoltaïsme, organisée par la nouvelle association « Sauvegarde des Terres Commingeoises » qui œuvre à la préservation des espaces agricoles, pastoraux et naturels. En introduction de cet après-midi qui réunissait 45 personnes, le maire M. Guy Saint-Blancat a expliqué sa position favorable au photovoltaïque sur les toits, les parkings et les terres déjà artificialisées, mais pas sur les terres agricoles : « Le photovoltaïque oui, mais pas n’importe où ni n’importe comment ! »

Des interventions variées
Le débat a été mené autour de quatre thèmes par Chantal Buhagar et François Levassort, membre et président de l’association : le projet de parc agrivoltaïque de 7,7 hectares à Samouillan porté par l’énergéticien Urbasolar, la définition et les impacts de l’agrivoltaïsme, les enjeux énergétiques, agricoles et écologiques, le paysage comme atout fédérateur pour le territoire. Les participants ont exprimé leurs fortes réticences sur cette production d’électricité censée s’allier en Comminges à un élevage ovin, voire bovin. Les aspects négatifs seraient nombreux : projet agricole absent contrairement à ce qu’exige la loi du 10 mars 2023 ; doutes quant aux conditions de vie d’un éventuel troupeau sous les panneaux ; problèmes de construction, de gestion et de démantèlement ; remise en cause des fermages actuels ; absence de retombées économiques directes pour le territoire ; perte de valeur pour les maisons environnantes ; risque d’inégalité et de spéculation sur les terres ; dégradation des paysages et de la biodiversité, alors que gouvernement et l’Union européenne se sont engagés en novembre à renaturer et restaurer les terres et que le futur Parc Naturel Régional Comminges Barousse Pyrénées doit être créé début 2026. Les habitants ont fait savoir leur opposition au photovoltaïsme sur les terres agricoles.

L’agriculture peut-elle rester l’activité principale ?
Les incertitudes liées aux modalités d’application de la loi APER sur le développement des énergies renouvelables suscitent des interrogations sur le maintien de l’élevage comme activité principale. Les agriculteurs ont attiré l’attention sur leurs difficultés économiques et l’attrait que représenterait pour eux l’énergie solaire, qui deviendrait alors leur première source de revenus. Florian Leguay, agriculteur à Sepx et membre du bureau de la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne, a exprimé la position de cet organisme qui souhaite promouvoir l’installation de panneaux sur les bâtiments agricoles disponibles et établir une doctrine sur les projets photovoltaïques.

Une mobilisation sur le terrain
L’association de Sauvegarde des Terres Commingeoises a pour objectif d’informer les habitants sur ces projets agrivoltaïques et les aider à s’y opposer, notamment à travers la diffusion d’outils pédagogiques comme la boussole des points d’intérêt : chaque projet ne se résume pas aux données techniques de l’énergéticien mais s’inscrit dans un paysage, une histoire, une nature et une activité touristique et économique. L’association rencontre aussi les élus et alerte progressivement les collectivités territoriales et les instances de l’État. Face à cette mobilisation collective, les maires autour d’Aurignac, où se concentre une grande partie de la quinzaine de projets déjà identifiés dans le nord du Comminges, se sont réunis le 28 novembre afin d’échanger entre eux. Cet après-midi de débat a montré que la transition énergétique et l’avenir de la campagne passent par la vigilance et le dialogue.

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