Arbas : « Passa cansoun » signe un grand succès dans une église comble

C’était un peu comme si Marcel Canal reprenait une conversation entamée depuis longtemps avec chacun des membres de l’assistance. C’est sur l’impression d’un véritable partage que nous sommes restés.
C’était un peu comme si Marcel Canal reprenait une conversation entamée depuis longtemps avec chacun des membres de l’assistance. C’est sur l’impression d’un véritable partage que nous sommes restés.

Passa canson  à Arbas ce mercredi 16 août – L’église pleine des aficionados  avec le succès au rendez vous!

Le public ne s’y est pas trompé à Arbas ce soir là, emporté dans ce parcours musical des Pyrénées. Pour beaucoup ce fut un moment de retrouvailles dans un entre-soi vibrant aux applaudissements chaleureux et engagés. Le propos musical se situe entre conte et chanson à textes avec cette plaisante capacité à créer le contact avec le public, un peu comme si Marcel Canal reprenait une conversation entamée depuis longtemps avec chacun des membres de l’assistance, se singularisant en cela des pratiques du genre* dans lesquels excellent également Claude Marti ou Michel Mafran (Nadau). Le propos est malicieux dans ses échanges avec ses musiciens, nostalgique lorsqu’il évoque en français ou en gascon le monde d’avant, solennel lorsqu’il conte la tragédie de La Rétirada en Catalogne.

C’est sur l’impression d’un véritable partage que nous sommes restés malgré la difficulté à peine perceptible de la gestion du son dans ce type d’édifice dédié par principe aux sons longs, avec une acoustique difficile pour les instruments. En même temps la résonance de l’édifice a servi magnifiquement les performances vocale des deux chanteurs. Dans cette cohésion avec le public, on pouvait retrouver chez les anciens, la réalité d’une culture de l’écoute du chant que l’on vivait autrefois dans les repas de vendanges ou de fête du cochon. Marcel Canal a interpelé son ami dans l’assistance Claude Bares avec qui il avait partagé ces instants de vie sociale du Monde d’avant. Cette évocation du temps qui passe n’avait en soit rien de passéiste, d’autant que la continuité est assurée avec le timbre consistant d’Eric Fourcadet que l’on aura aussi envie de réentendre ; une découverte.

L’orchestration soutenait efficacement l’expression du chant, plus encore sur le dernier morceau, L’estaca du catalan Lluis IIach, avec l’accordéon de Fabien Quirighetti, la guitare de Marcel Canal, la contrebasse de André Magnouac. et le piano, le banjo d’Eric Fourcadet.

*Le genre de La chanson à texte dans la musique occitane a surgi dans l’espace occitan dans les années soixante dix, dans le contexte des mouvements viticoles en Languedoc, de l’affaire du Larzac et la solidarité antifranquiste à la fin de la dictature en Espagne. Il s’inscrivait dans une revendication culturelle des peuples de l’Hexagone de langues autres que française, l’occitan en usage des vallées du Piémont italien au Val d’aran, jusqu’au Pays Basque et au Limousin coïncidant étrangement avec La ligne de démarcation durant l’Occupation.

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