L’excellence au rendez vous à Créagire avec le duo fabuleux de Jean-luc Amestoy et Serge Lopez – Sengouagnet

La saison 2023 de Créagire à Sengouagnet, c’est un label d’excellence avec ce concert d’ouverture ce 3 juin, et le duo fabuleux de Jean-Luc Amestoy et Serge Lopez

L’excellence résidait dans la cohérence artistique avec les œuvres de Marie Amélie Pierret-Bastian, Odile Mothe, L’atelier Créagire, Véronique Piat et Denis Argaut exposées dans la salle de concert pleine. Elles contribuaient chaleureusement à l’atmosphère intimiste du moment.

Le thème « Enjouer » de cette 8ème saison de « Au pré de Créagire » fut le mobile du choix de cette formation musicale hors du commun.

La musique de cette formation est festive mais pas que. L’expression musicale est d’une densité rare pour seulement deux instrumentistes. Les sonorités de l’accordéon et de la guitare s’entremêlent dans la même respiration, une fluidité de l’expression acquise par une complicité de dizaines d’années aux travers de chemins musicaux semblables, partagés.

L’adhésion du public presque immédiate est saisissante. Il faut dire que la densité comme l’énergie généreuse de ces deux acolytes atteint le public comme une impression de voyage, d’évocation de couleurs et d’histoires. Les influences perceptibles sont latines avec un encrage dans le genre d’un flamenco* puissant, mais aussi avec des incursions balkaniques par l’expression des touches piano de l’accordéon. Ils ont cette science de la mutualisation du soutien au lyrisme des solos de l’Un ou de l’Autre, chacun se mettant en position de soutien de la performance de l’Autre et vice et versa, par de subtils effets de bourdons ou de formules musicales dans les graves portant haut le propos des improvisations du soliste. Les doigts de l’accordéoniste relève de la même orfèvrerie que ceux du guitariste avec cette puissance d’évocation rythmique autant que musicale. On y entend les accents de la tragédie ibérique entre la joie exubérante et ceux de la trace de la colère des opprimés des temps anciens, mais aussi l’atmosphère raffinée au songe des jardins andalous du l’Alhambra avec les effets de plectre, par le jeu du pouce rappelant celui de la plume d’aigle du joueur de luth.

La reprise instrumentale de « Toulouse mon pays » de Claude Nougaro, une émouvante reprise, fredonnée par le public, comme pour dire que depuis la Rétirada * Toulouse est devenue aussi andalouse. La fille de Serge Lopez. Elsa s’est fondue dans l’ensemble sur quelques moments dans la même évidence fusionnelle. Cette composition musicale est un œuvre, digne des grands classiques avec cette dimension de l’éloge d’une altérité nécessaire et bienfaisante dans nos temps incertains.

Flamenco : de l’arabe composé de Fellha « paysan » et de Mencoub « dépossédé », soit la lamentation des dépossédés.

Rétirada : la retraite des républicains espagnols venus se réfugier sur le territoire français

 

Cette soirée exceptionnelle est la promesse d’un programme chargé d’animations et d’expositions artistiques destinés aux grands comme aux petits durant l’été.

Ouverture jusqu’à la mi-août de 10h à 13h

Programmation : http://labyrinthecreagire.blodspot.fr

Contact « Art Corps et Art Cris » 05 61 88 80 00 – 07 69 55 81 54

 

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