Une salle comble au Régent pour le documentaire « Tous résistants dans l’âme »

Une salle comble au Régent  le 5 avril pour le film « Tous Résistants dans l’âme »

Ce sont plus de deux cent personnes qui se sont déplacées pour voir le documentaire réalisé par Stéphane Chatry. Durant 2h15 nous avons assisté à la rencontre de 25 situations décrivant des formes de résistance, plus exactement une expérimentation de pratiques de vie résilientes. Il y est question d’autonomie sur le plan personnel dans un mode de vie enraciné au sol, au végétal dans la pratique, de la permaculture potagère ou d’une production agricole inscrite dans l’économie de proximité, notamment la culture du chanvre aux multiples applications vertueuses : sur le plan alimentaire, de la fertilisation des sols, de l’économie hydrique, et sur le plan des apports alimentaires. « Ce documentaire est un parcours de plusieurs mois butinant des profils hétéroclites et des initiatives singulières, à la rencontre des éclaireurs du monde de demain ».

La première escale est dans les Pyrénées du Comminges, chez l’ethnobotaniste Bernard Bertrand. Les escales suivantes se situaient dans la même teneur d’exigence éthique avec des échanges consistants sur les questions de choix de vie dans le contexte de l’urgence écologique. Le détour sur le plan scientifique avec le Professeur Christian Perronne (réhabilité par l’Ordre des Médecins le 21 octobre 2022) situait l’orientation du documentaire. Le parti pris manifeste du réalisateur est d’offrir à la connaissance du plus grand nombre des motifs d’espérer, des exemples qui auraient vocation à donner envie, celle de diverger par rapport aux standards stéréotypés de l’agro-industrie perceptible dans le documentaire.

On pouvait reconnaître dans le public des personnes de tous horizons, mais aussi des professionnels de santé. Nous pouvions voir au côté du réalisateur le scientifique Vincent Pavant qui a contribué aux échanges avec le public qui ont suivi la projection. Il était compréhensible que la portée philosophique et écologique a été très travaillée, avec une volonté de donner une portée pédagogique forte sur l’urgence évoquée de se réancrer au sol. L’acte journalistique durant le documentaire est conduit par Louis Fouché, une figure de la mouvance libertaire pacifiste, se référant à Gandhi. Ce fut l’objet d’échanges contradictoires du côté du bar vers la sortie : « Est-ce que l’omniprésence de Louis Fouché et l’impact de sa personnalité n’est pas contreproductive pour un document qui a vocation à être pédagogique ? », « Est-ce que justement ce pourrait être le fait de son poids médiatique qui a fait qu’un hypothétique comité de censure de Demosphère Comminges aurait refusé de faire l’annonce de ce film ? », « Dans la grille binaire de la division du paysage politique, comment classer dans l’urgence médiatique quelqu’un qui se situe ostensiblement ailleurs, qui plus est dans la non-violence et l’Objection de conscience? », « Le monde du vivant est en voie d’extinction radicale, donner des grilles d’espoir pour les plus jeunes, comment faire ….? », etc.

Le collectif « Liberté Comminges » fut coorganisateur de cette projection au Régent, ainsi que le collectif « En quête de soin » regroupant des professionnels de la Santé : psychologues, psychiatres, médecins généralistes, pharmaciens, ostéopathes, infirmières et naturopathes.

Bernard Bertrand a créé en 1999 les éditions de Terran, puis en 2015 la revue Terran magazines, à la fois une réhabilitation de la vannerie, et  un plaidoyer pour les insectes polinisateurs en particulier les abeilles.

 

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