Stranglers au Bikini, pas une ride…

Et s’il n’en reste qu’un, ce sera bien lui. Jean Jacques Burnel, sans doute l’un des meilleurs bassistes de la planète relance une fois de plus les Stranglers. Après être restés dix-huit mois sans jouer sur scène, le band de 47 ans d’âge entame une nouvelle tournée européenne avec, en amuse-gueule, six premières dates en France. Dimanche soir, les hommes en noir ont fait étape à Toulouse, au Bikini, une salle que les intéressés eux-mêmes (déjà venus en 20212 et 2015) qualifient d’exceptionnelle, avec l’une des meilleures acoustiques d’Europe et un tenancier, ajoutent-ils, plutôt sympa.

De sa composition originelle, il ne reste bien que le bassiste, un fondu de karaté et de moto : Jean Jacques Burnel, 69 ans, the coolest bass player, la classe internationale…. Historiquement, Hugh Cornwell, le premier leader guitariste, a quitté le groupe en 1990 pour dissensions. Les fans des débuts le déplorent toujours. Depuis plus de vingt ans, Baz Warne a repris le flambeau, avec talent. A 82 ans aujourd’hui, le batteur Jet Black prétend à une retraite méritée. Le bougon n’a pas quitté le groupe sans parrainer son successeur : Jim Macaulay lui ressemble de plus en plus. Il frappe. Et le génial claviériste, Dave Greenfield, l’ami regretté décédé en mai 2020 du coronavirus, ne s’avère pas lui non plus irremplaçable. Dave a toujours fait des émules. Toby Hounsham fait partie de ceux-là. Voilà 30 ans que  l’élève travaille à copier son maître et dorénavant, sur scène, c’est lui qui saura jouer les mêmes notes.

Dimanche, 21h, une pluie de faisceaux colorés s’abat sur la scène du Bikini. Masqués ou kamikazes, les 1500 spectateurs ont autant de bouteille que les types sur scène. Pas facile de boire une bière avec un masque… La plupart ont grandi et vieilli en écoutant les Stranglers. Les plus jeunes se souviennent de ce qu’écoutaient leurs parents. Et les tubes servis ont, pour la majeure partie, plus de quarante d’âge. Mais ils sont tellement bons que les avertis ne s’en lasseront jamais. Comment expliquer ? Une communication d’énergie. Basse et batterie martèlent quand claviers et guitare restent mélodieux. De la finesse dans un monde de brutes. Et un cœur qui bat.

« Toiler on the sea », « Get a grip », «  Nice’n’sleazy », le show est lancé. C’est carré, très professionnel. Les quinqua sexagénaires des premiers rangs n’ont guère plus l’énergie de pogoter comme ils le faisaient à vingt ans. Mais le concert est superbe….. Il est ressenti. Le dix-huitième album des Stranglers  » Dark matters » est paru en septembre dernier. Très pop, il rencontre à l’échelle planétaire un succès rapide. Les extraits « This song », « White stallion », « Last men of the moon », « Water » sont déjà reconnus par le public. L’ambiance est bonne et les musiciens se régalent. Les succès planétaires des années 80, » Always the sun », « Golden Brown » et « la Folie », enchainés sont repris par tous. Le bouquet final est explosif : Existe-t-il une plus belle reprise  que celle de  « Walk on by », une chanson empruntée en 1978 à Done Warwick ? « Hanging around », « Duchess », « Nuclear device », « Tank »…. Autant de morceaux des années 70, indémodables. Deux heures de concert, rappel compris, avec une set list légèrement différente de celle offerte à Valenciennes, à Lyon ou à Montpellier, même s’ils étaient venus conquis, les Stranglers ont une nouvelle fois ravi leur public. « No more heroes » à la conclusion n’est pas une insignifiante métaphore.  A la sortie, les avis étaient unanimes. C’est quand la prochaine strangulation ?

 

 

 

 

 

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