XIII, Le Racing prend deux leçons

« Approchez, ordonne l’entraîneur du Racing Saint-Gaudinois, Jérôme de Azevedo, à ses joueurs. Rapprochez-vous. Je n’ai pas envie de gueuler et je vais essayer de modérer mes propos…. » A chaud, l’homme est furibond. Au coup de sifflet final, il peine à dissimuler sa déception. Après une première mi-temps équilibrée contre l’une des équipes les plus aguerries du championnat, ses Ours se sont écroulés en seconde mi-temps, inexistants, à la limite d’être tournés en ridicule par des Limouxins plus rapides, plus enjoués, plus expérimentés, qui ont récité un rugby facile aux Saint-Gaudinois vite décontenancés, dépassés, médusés.

Une correction ! on a pris une correction ! poursuit-il. On fait pourtant une bonne première mi-temps. Et en seconde, que nous est-il arrivé ? On a été inexistant. On prend sept essais en quarante minutes, 38 à 0. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il vous a manqué, interroge-t-il en interpellant les regards baissés, hein ? … Du Caractère !! Il vous a manqué du caractère ! Vous n’avez rien montré. Vous avez des excuses ? Vous avez des problèmes ? Et bien tout cela se résout par le travail.  On est sensé jouer en élite 1. Il va falloir dégonfler le melon. A ce rythme, on va faire rigoler tout le monde tout au long du championnat. Je ne veux pas d’une année comme ça, vous m’entendez ? Ni lanterne rouge, ni passer pour des guignols… »

Deux matchs, deux lourdes défaites. A Lézignan, le champion en titre, puis à la maison, contre Limoux, un adversaire tout aussi endurci. L’équipe saint-gaudinoise est, certes, en pleine reconstruction. Le Racing a recruté beaucoup de jeunes joueurs, arrivés motivés. L’état d’esprit est plutôt convivial mais le jeu collectif, les automatismes sont encore à peaufiner. L’évolution d’un ballon remonté rapidement par un subtil jeu de passes fait encore défaut. Et face aux déferlantes adverses, les Ours prêtent les flancs et leur défense est encore trop perméable. Qu’ils exhortent leurs indéniables qualités individuelles, le travail collectif à fournir est encore conséquent.

Quitte ou double. Vendre sa peau d’Ours ou redorer son poil ? Dimanche prochain, les Ours ont rendez-vous à Toulouse, un adversaire à priori à leur portée. Le championnat est encore long mais une troisième déconvenue pourrait apparaître catastrophique. Et la belle motivation battue en brèche. Il va falloir gagner pour trouver la spirale d’un bon moral.

 

Mots-clés :

Articles en relation :