« Les Pyrénéennes », la croissance d’un salon agricole qui ne cache pas ses ambitions

Inauguration pluvieuse, mais déambulation heureuse entre les stands des 250 exposants du salon agricole « Les Pyrénéennes », ce samedi 18 septembre, pour la présidente de la Région Occitanie Carole Delga, accompagnée du préfet de Région Etienne Guyot, du président du Conseil départemental Georges Meric, et du ministre andoran de l’Agriculture et du développement durable Marc Rossell.  

Ces personnalités, accompagnées d’un cortège d’élus locaux, guidées par la présidente de la Communauté de communes Magali Gasto-Oustric , le président du salon Jérôme Adoue et son directeur Christophe Lafforgue, sont ainsi allées à la rencontre des agriculteurs, des éleveurs, des producteurs présents, en se mêlant aux visiteurs. Les Pyrénéennes sont un moment de rencontres et de communion, celle des visiteurs, des élus, et des représentants de l’État avec le monde paysan dans sa diversité. L’inauguration s’est terminée par un bouquet de discours à la teneur commune sur bien des points.

Un salon qui change de dimension

L’ampleur prise par «Les Pyrénéennes» autour des 400 éleveurs présents sur 25 hectares a été soulignée par Jérôme Adoue. Il salué les partenaires institutionnels et privés «avec qui nous avons su donner une nouvelle envergure à ce salon».

Un constat repris et confirmé par Magali Gasto-Oustric. Elle a souligné l’augmentation significative en termes de superficie, nombre d’exposants, nombre d’animations et nombre d’animaux. Une augmentation favorisée par les collectivités territoriales («l’État et la région (qui) ont doublé leur soutien»), par les deux communautés de communes (Cœur et Coteaux du Comminges, Pyrénées Haut Garonnaises) et par Toulouse Métropole, soulignant ainsi la complémentarité recherchée entre le territoire rural et le monde urbain.

Georges Méric a salué la détermination des organisateurs, le professionnalisme des agriculteurs et le dynamisme du territoire.

Carole Delga s’est félicitée d’une «édition exceptionnelle» qui est «montée d’un cran». Elle a fait part de la «fierté d’avoir un salon et une agriculture de qualité, une agriculture familiale et rurale»  à la conquête de «la souveraineté alimentaire» avec «un emploi non délocalisable».

Étienne Guyot a déclaré «enthousiasmant de voir à quel point le salon est complet, de voir à quel point il a pris de l’ampleur, je suis bluffé par la qualité de tout ce que j’ai vu ce matin».

La Communauté de communes Cœur et Coteaux du Comminges par la voix de Magali Gasto-Oustric affiche son ambition, faire du salon commingeois «le plus grand salon agricole du Sud de la France et le deuxième après celui de Paris».

Un salon pour consolider le présent et préparer l’avenir

Magali Gasto-Oustric a tenu un discours volontariste résolument tourné vers l’avenir: «ce monde rural nous devons le défendre et le faire vivre (…) sur un territoire où la qualité de vie est à nulle autre pareille» et qui «offre une densité de métiers riche et variée». La présence des enseignants et des élèves du lycée agricole de Saint Gaudens et du Centre de Formation des Apprentis du Comminges à Gourdan Polignan prépare les réponses aux offres d’emplois.

Une volonté d’avenir qui se marie avec la vision de Carole Delga. Elle joue la complémentarité des forces vives, celles de l’écologie avec l’agriculture, celles du commerce de proximité à soutenir (la Région a mis en œuvre le dispositif «L’OCCAL» qui propose des aides en matière de trésorerie et d’investissement aux secteurs du tourisme, du commerce de proximité et de l’artisanat) et de la grande distribution avec laquelle elle souhaite nouer des partenariats (la Région a signé une charte avec les acteurs de la grande distribution pour renforcer la place des produits régionaux dans les rayons, favoriser les circuits courts et assurer une rémunération équitable des producteurs): il faut «tordre le cou aux idées reçues» assène la présidente de Région.

La problématique du manque de ressources en eau

L’ambition partagée se heurte cependant à des défis collectifs, notamment celui de la disponibilité de l’eau, « notre bien commun à partager entre les agriculteurs et les consommateurs,  notre avenir se jouera la dessus» selon le président de la chambre d’agriculture Serge Bouscatel. Une problématique évoquée tour à tour par Georges Méric, Carole Delga (elle préconise «une économie d’eau tous secteurs confondus», une «irrigation au bon moment», le « maillage des réseaux, l’entretien des retenues existantes et la création de nouvelles retenues»). Étienne Guyot a lui aussi traité le même thème, évoqué la mobilisation des ressources des barrages hydroélectriques sans fragiliser la production hydroélectrique.

Enfin, tous les discours se sont conclus avec l’expression d’un soutien affirmé au salon et au monde agricole.

L’engagement pour le présent et le futur de l’agriculture pyrénéenne

Georges Meric : «le Conseil départemental sera aux cotés des agriculteurs pour les soutenir et les accompagner».

Carole Delga : «la Région (dont le budget en faveur de l’agriculture est passée de « 55 à 120 millions d’euros »)  est la première financière de cette manifestation» avec 200 000 euros.

Étienne Guyot : «il faut continuer d’agir local, nous soutenons les filières locales, les races locales, nous travaillons sur des projets alimentaires territoriaux (produits locaux dans les cantines)». Il se déclare résolument en faveur «des filières de production locale, de la consommation locale», dans « la fierté de nos traditions, la fierté de nos savoir-vivre, de ce que l’on est. On sera actifs ensemble». La résonance des mots du préfet de Région, dans la même tonalité que ceux de la présidente de Région, fait écho à ceux de Magali Gasto-Oustric: «ce qui nous unit est infiniment plus fort que ce qui nous divise».

La qualité de ce nouveau salon (après l’interruption liée à la crise sanitaire), reconnue et louée dans l’ensemble des discours de clôture, avalise la volonté de toutes les parties d’être entendues et écoutées au-delà des frontières régionales. Une volonté symbolisée par la présence emblématique du ministre andorran Marc Rossel. Il reste encore nombre de frontières à repousser, avec «la conscience de nos atouts, et de nos faiblesses à dépasser» (Carole Delga). En attendant, «Les Pyrénéennes » ont reçu l’onction populaire. Les visiteurs ont été nombreux. Dimanche matin, les parkings étaient pleins (les ronds-points aussi…) et l’on comptabilisait plus de 5 kilomètres de voitures stationnées sur les bords des routes alentours.

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