Mercredi 9 décembre, journée nationale de la laïcité

En temps « normal », cette journée passait plutôt inaperçue… non pas qu’elle soit tout à fait récente puisque le sénat français avait voté une résolution en ce sens dès le 1er juin 2011. Mais après les événements tragiques de janvier 2015 en France, elle revêt une importance toute particulière et l’invitation à la célébrer est aussi une invitation à « se souvenir ».

Le 9 décembre 1905

La date retenue, le 9 décembre, coïncide avec le vote de la loi de séparation de l’église et de l’état en 1905. A l’époque, les menées anticléricales sont à leur maximum et la chambre radicale socialiste veut « bouffer du curé ». On ne peut pas vraiment dire que l’idée de laïcité partait alors sur de bonnes bases…

Mais en y réfléchissant un peu plus, on peut dire que la république s’engageait alors dans une voie « moderne » en séparant clairement ce qui devait l’être, dans le respect des choix et des convictions de chacun.

L’histoire du XXème siècle naissant, et celle de la grande guerre particulièrement, allait paradoxalement permettre de retrouver un pays réconcilié autour de ses valeurs et moins intolérant à l’encontre du fait religieux.

Laïcité positive ?

Quel est l’état des lieux aujourd’hui ? S’il est toujours nécessaire de célébrer une journée de la laïcité, c’est que les choses ne vont toujours pas « de soi ». Les fondamentalistes religieux ont de plus en plus de mal à l’accepter tandis que les défenseurs de la laïcité ne se distinguent pas toujours par la finesse de leurs positions.

Il serait trop simple de renvoyer les uns et les autres dos à dos sans prendre position. Et même si cela relève aujourd’hui d’une certaine utopie, tentons d’imaginer une société apaisée où tout un chacun accepte l’autre sans préjugé, dans le respect de sa personne et de ses croyances.

Points de vue

(…) la laïcité correspond à cette séparation de la religion et de la politique, à la naissance de l’humanisme politique, au sens propre du terme, c’est-à-dire à cette position de l’humain comme fondement du droit, des autorités morales et politiques.

Luc Ferry
philosophe, ancien ministre de l’éducation

Une laïcité positive, dynamique, active, polémique, de confrontation, basée sur la reconnaissance mutuelle du droit de s’exprimer, la rencontre des cultures et des convictions opposées.

Paul Ricoeur
philosophe

Source : journée mondiale

Crédit photo : dailymotion.com

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