Saint-Gaudens : Michel Jonasz enchante un millier de joueurs de blues

Le crâne dégagé, le même regard toujours perçant, apparu dans un smoking noir brillant qui reflétait un subtil jeu de lumières, Michel Jonasz, 73 ans, a comblé vendredi soir le millier de Commingeois, venus admirateurs, l’applaudir au Cube.

Invité par le service d’animation de la mairie de Saint-Gaudens, l’artiste, le troisième à se produire dans la salle municipale inaugurée en août dernier, a su mettre en valeur les qualités acoustiques du nouvel auditorium cubique.

« Bien sûr, sa voix est un peu vieillissante, commente à chaud une spectatrice venue de Labarthe-Rivière écouter l’artiste pour la première fois. C’est un chanteur de plus de 70 ans qui raconte sa vie avec beaucoup d’émotion et de sincérité ».

Bien servi bien par sept musiciens hors pairs, Jean-Yves d’Angelo aux claviers, Manu Katché à la batterie et consorts, Michel Jonasz, a assuré une prestation convaincante d’un chanteur aux talents préservés immenses. En tournée d’un spectacle intitulé « Groove », l’homme qui pleure sa vie en chansons comme le décrivent ses semblables, a choisi un répertoire de chansons faites d’histoires d’amour. « Toutes les histoires sont des histoires d’amour, a-t-il expliqué lui-même, n’est-ce-pas ? »

De l’exaltation d’une première rencontre à l’exaltation des premiers ébats, de la durabilité d’une vie en couple aux séparations fatales… Quinze premières chansons servies, dernières créations ou empruntées  à un répertoire réservé aux initiés, ont rendu la première partie du concert plutôt calme et mesurée, gardant l’auditoire attentif et peut-être circonspect. Michel Jonasz n’est pas dénué d’humour et ne s’est pas privé pas de blaguer son public : « Y-a-t-il dans la salle des couples qui attendent des enfants ? Y-a-t-il dans la salle des couples qui ont des enfants qui attendent des enfants ? a-t-il corrigé… ». C’est vrai que la moyenne d’âge du public frisait avec celle de plus en plus reculée de l’âge à la retraite. N’empêche.

Quand, dans la dernière partie, l’orchestre s’est montré plus « be bop, be bop », que Manu Katché s’est lâché dans un solo et que l’artiste a entonné ses morceaux « mascottes », le millier de Commingeois présents est devenu un millier de chanteurs de blues, reprenant à l’unisson, seuls, inlassablement et a capella, le célèbre refrain : « On est les joueurs de blues ». « Je ne veux pas que tu t’en ailles » aurait pu conclure le show. » Elle fut la dernière réflexion vaine d’un admirateur venu de Boulogne et qui a déploré qu’il ait tant et tant manqué de tubes connus au récital retenu.

 

 

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