Tribunal de Saint-Gaudens : 1 an ferme pour avoir menacé un policier et récidives de conduite en état d’ivresse

Comparution immédiate.

Lorsqu’il pénètre dans le box, Manolo, 48 ans, 12 mentions sur son casier judiciaire joue les étonnés. Comme s’il ne comprenait pas ce qu’il fait là, pourquoi il devait une nouvelle fois comparaître devant le tribunal correctionnel. Traduit en comparution immédiate, conformément à la procédure, la présidente le questionne pour savoir s’il veut être jugé ce jour ou s’il sollicite un délai pour préparer sa défense. Dans un premier temps, il demande un délai. Mais après explication de son avocate maître Sannou, il comprend très rapidement qu’il va devoir patienter en prison en attente de jugement compte tenu d’absence de garanties de représentativité et d’activité professionnelle. Il accepte d’être jugé dans l’immédiat. Les débats peuvent commencer.

Contrôle routier.

Le 7 décembre dernier, à Saint-Gaudens, Manolo circule au volant de son véhicule à une allure particulièrement modérée. A la vue d’une patrouille de police, il tente de mettre sa ceinture. Gyrophare et deux tons activés, les policiers s’activent afin de procéder au contrôle. Lorsque Manolo descend du véhicule, son haleine et une allocution lente et quasiment inaudible ne laissent planer aucun doute sur sa consommation d’alcool. Manolo refuse de se soumettre à l’éthylotest, dans un premier temps. Son taux d’alcool sera déterminé à 0,81 mg. Une énième récidive de conduite sous l’empire d’un état alcoolique est relevée. Conduit au poste de police, les enquêteurs attendent que l’effet de l’alcool soit dissipé pour procéder à son audition.

Propos menaçants.

Entendu, il comprend qu’il ne va pas échapper à une peine de prison. Ironiquement il déclare:  » Vous souhaiterez une bonne année à madame la juge « . une fois l’audition terminée, alors qu’il va regagner sa cellule, il déclare en présence de deux policiers dont la policière qui l’a entendu:        » Saint-Gaudens, c’est petit, un accident de voiture sur une chaussée glissante est vite arrivé ». La brigadier lui demande si elle doit interpréter ses propos comme des menaces de mort. Il surenchérit : « Non pas mort. On ne meurt pas tout le temps, mais attention un accident est si vite arrivé, tu pourrais avoir un accident. Saint Gaudens est tout petit, on peut se retrouver ». Une procédure pour menace de crime ou délit envers dépositaire de l’autorité publique est établie. Dans le box, Manolo déclare avoir consommé trois whisky caramel pour l’anniversaire d’un ami. Pour ce qui est des menaces, il nie en bloc, tentant de noyer le poisson : « Par ces temps de pluie, les routes de montagne sont dangereuses. On peut glisser. Il faut faire attention au volant ». La présidente le remercie pour ces conseils de prudence lui faisant remarquer qu’avec 12 condamnations dont 11 pour des délits routiers, dont deux annulations de permis de permis, il n’était pas le mieux placé pour dispenser des conseils sur la sécurité routière.

Policière choquée.

A la barre la policière qui s’est constituée partie civile déclare avoir été déstabilisée et affectée par les menaces proférées à son encontre. La procureur évoque un curieux personnage qui malgré les apparences comprend ce qu’il veut. « Il n’y a aucun doute sur les menaces », avance-t-elle. Pour ce qui de la conduite sous alcool, la représentante du ministère public requiert une peine mixte (prison et sursis avec obligations) pour celui qu’elle qualifie de « multirécidiviste ». Maître Sannou tente de minimiser les menaces évoquant les difficultés d’expression et de compréhension de son client qui ne sait ni lire ni écrire.  Le tribunal se retire pour délibérer.

1 an ferme.

Le prévenu est condamné à 18 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis mise à l’épreuve d’une durée de 24 mois comportant des obligations; de soins et de travail, d’indemnisation de la victime à qui il devra régler 200€ de dommages et intérêts, une interdiction de paraître au domicile et de contacter la victime. Le tribunal prononce l’annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un délai de 6 mois. Lorsqu’il pourra conduire, son véhicule devra être équipé d’un dispositif éthylotest antidémarrage. Un mandat de dépôt est délivré

Au delà de la peine de prison d’un an à effectuer, la partie n’est pas gagnée pour Manolo, la présidente souligne que dix ans ont été nécessaires pour obtenir son permis, dont, pour ce qui est du code, plus de trente tentatives avant de l’obtenir.

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