Tribunal de Saint-Gaudens : Pour un petit coup de soleil, la mère agresse et menace une enseignante!

Enseignante agressée et menacée.

Le 1er juillet dernier, une sortie scolaire à destination du lac de Loudenvielle est organisée par la directrice d’une école maternelle de Bagnères de Luchon. Les consignes portées sur le carnet de liaison sont mentionnées à tous les parents : Prendre de l’eau, une casquette, des lunettes de soleil, de la crème solaire, une tenue adaptée etc. Tout est en ordre, même la météo est au rendez-vous. C’est une belle journée qui s’annonce pour ces chères têtes blondes âgées de cinq ans, encadrées par une enseignante et un parent accompagnateur. Mais tous les enfants n’ont pas de crème solaire. Ce n’est pas un problème le parent d’élève prête son produit solaire et badigeonne les enfants qui ne disposent pas de protection. La ballade a ravi tout le monde, les enfants, les enseignants et les parents enthousiastes venus récupérer le soir leur progéniture. Tous sauf Mélanie*, 20 ans , aide soignante, mère d’une élève. Sa fille a pris un coup de soleil sans conséquences réelles sur sa santé mais la mère ne veut pas en rester là. En furie, elle se lance dans des invectives violentes  devant tous les parents ébahis:  » Vous êtes incompétente, une grosse folle, une grosse conne ».  Menaçante, elle se rend dans le bureau de la directrice et poursuit sa litanie de menaces, éconduite par la directrice bousculée, qui ne comprend pas cette agression gratuite: « Je vais te péter les dents. Je vais te faire avaler le tube de crème », hurle-t-elle.  L’affaire aurait pu en rester là, mais Mélanie publie sur « facebook » des photos des coups de soleil agrémentées de commentaires et d’un smiley « en colère ».

Plainte de l’enseignante :
La directrice choquée dépose plainte. Elle se voit délivrer un certificat médical avec 2 jours d’ITT pour traumatisme psychologique. Entendue par les gendarmes, Mélanie n’en démord pas; sa fille a pris un coup de soleil. Elle reconnait certes avoir oublié de donner les lunettes de soleil, mais elle accable l’enseignante : « La casquette de ma fille est manquante, alors qu’elle était dans le sac de l’enfant ainsi que la protection solaire, j’en suis sure ». Outrageante, elle dénonce le parti pris des gendarmes, s’énerve et met un terme à l’audition en quittant la gendarmerie. A la barre du tribunal, elle regrette son emportement, recadrée par la présidente qui qualifie les faits de disproportionnés.

La partie civile demande un euro symbolique.
Maître Malésys, pour la partie civile évoque des propos mensongers diffusés sur internet et des enseignants lynchés médiatiquement : « Les photos publiées avec une lésion au genou ne correspondent pas à la réalité du coup de soleil constaté chez l’enfant qui se situait plutôt au niveau du bas du dos. De plus, tous les présents affirment qu’il n’y avait pas de crème solaire dans le sac », insiste l’avocat interrogatif :« Peut on mettre n’importe quelle crème sur la peau d’un enfant sans risquer une allergie ? Puis il poursuit : « Face à une telle violence gratuite, cette jeune enseignante n’a plus la foi, clouée au pilori avec des conséquences psychologiques. Il demande 1 € symbolique de dommages et intérêts. La procureur condamne ces propos et violences outranciers chez cette aide soignante au casier vierge. Le tribunal se retire pour délibérer.

Stage de citoyenneté.
La prévenue écope d’un stage de citoyenneté à ses frais à effectuer dans un délai de 6 mois. Elle devra régler 1000 € de frais d’avocats, 127 € de frais de procédure et 1 € à la victime pour préjudice moral .
Pleine de certitudes et sure de son fait, le lendemain de ce triste épisode, Mélanie déscolarisait sa fille de cette école… pour le bien être du corps enseignant mais qu’en est-il des conséquences pour l’enfant qui évoluait avec ses camarades?

*( prénom changé)

 

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