Communiqué de presse des jeunes agriculteurs 31.
En ce début des moissons, alors que les agriculteurs récoltent le fruit de leur travail annuel, l’Etat se sert de ce champ libre pour signer l’accord de libéralisation commercial entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur. Cet accord, en plus de menacer des filières sensibles et stratégiques, place encore une fois les agriculteurs en porte-à-faux vis-à-vis des consommateurs alors qu’ils ont tous les deux été trompés ! Paradoxalement, alors que la demande en produits plus sûrs, plus respectueux de l’environnement, plus locaux s’accroît chaque jour – et les agriculteurs y répondent en faisant évoluer leurs pratiques – l’Union Européenne autorise des importations qui se moquent de ces considérations, par essence invérifiables au niveau des produits eux-mêmes. Des importations qui se retrouveront dans des préparations dont l’étiquetage est insatisfaisant et qui abuseront le consommateur.
Les agriculteurs européens ne craignent pas la concurrence, ils demandent simplement qu’elle puisse s’exercer dans un cadre loyal, que cet accord ne permettra pas. Il ouvre grand les portes du marché européen à des produits ne respectant pas les normes, notamment sociales et environnementales, mises en œuvre par les producteurs français et arrivant donc à des prix incomparables.
Approuver cet accord, serait, pour la France, la négation de tous les efforts fournis par les agriculteurs français pour améliorer leurs modes de production, pour produire ce qu’attendent les consommateurs, pour répondre aux enjeux des Etats Généraux de l’Alimentation.
L’agriculture a à l’évidence servie de monnaie d’échange et se voit sacrifiée par la Commission européenne ! A l’identique de ce qui s’est passé pour les accords UE-CETA. Cet accord doit encore être ratifié de part et d’autre. Les prochaines étapes sont l’approbation – ou non – du Conseil (chefs d’Etat) européen et du Parlement Européen. Rien n’est perdu, tout un chacun doit se mobiliser pour éviter une nouvelle catastrophe écologique, économique et sociale.
Producteurs et consommateurs doivent s’opposer ensemble à cet accord. Une journée de mobilisation est prévue le samedi 13 juillet. Tous les péages du département seront bloqués. Cette action se réitérera en cas d’inaction de la part de nos dirigeants.