De la grogne à Emmaüs Saint Gaudens. Kasa Fatjon retrouve les siens

Kasa Fatjon est âgé de 26 ans. De nationalité albanaise, il vit avec sa femme Sadete et ses deux enfants âgés de 1 an et 5 ans à la communauté Emmaüs de Saint Gaudens. Le plus grand va à l’école de la République. Kasa Fatjon est hébergé comme compagnon et bénéficie du statut légal des organismes communautaires. A ce titre il paye des cotisations sociales et perçoit un revenu pour le travail accompli.

Lors d’un banal contrôle routier, Kasa Fatjon est arrêté et envoyé dans un centre de rétention administrative en région parisienne aux fins d’expulsion.

La communauté Emmaüs indignée :

«  Pourquoi expulser ce papa, ce mari ? Pourquoi le séparer brutalement de sa femme et de ses enfants, parce qu’il est sans papiers ? Être sans papiers n’est pas un délit. C’est une irrégularité administrative qui contrevient à la loi sur les migrants. A Emmaüs, nous sommes vigilants sur l’observation de la Loi… mais nous sommes aussi vigilants sur les respects des valeurs de la République (fraternité), sur l’exigence d’accueil des étrangers (art 13 Déclaration des Droits de l’Homme) »

« Ce gouvernement a engagé une chasse aux étrangers en situation irrégulière entrant dans les foyers d’hébergement… pour contrôler. Nous ne reconnaissons plus la France accueillante que nous aimons… Emmaüs proteste contre cette expulsion »

Kasa Fatjon remis en liberté : L’Etat se prend les pieds dans le tapis !

La France, quelles que soient ses qualités et ses défauts, reste un État de droit. Le 21 décembre 2017, Kasa Fatjon passe devant le juge des libertés et de la détention du TGI de Versailles. Malgré une convocation en bonne et due forme, le Procureur de la République est absent ! Madame la Juge constate que le dossier est entaché de nullité. En effet, il omet de préciser, et ce n’est pas rien, que Kasa Fatjon présente bien toutes les garanties de présentation puisqu’il est hébergé et travaille pour le compte d’Emmaüs Saint Gaudens, avec de plus, un enfant scolarisé et un enfant en bas âge. Pire le dossier mentionne qu’il ne bénéficie pas de domicile stable en France et qu’il n’a pas de ressources licites, alors que comme dit précédemment, il travaille et est hébergé à la communauté Emmaüs de Saint Gaudens! Devant tant d’irrégularités, la juge prononce la remise en liberté immédiate et annule l’arrêté de placement en rétention. Une gifle pour l’autorité administrative qui a omis de mentionner quelques vérités premières.

Kasa Fatjon devra néanmoins quitter le territoire français. Il a retrouvé les siens pour les fêtes de Noël. Une affaire à suivre sûrement…

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