Le Préfet fait le bilan délinquance 2016 dans la Haute Garonne.

Police, gendarmerie et justice entourent Monsieur le Préfet
Police, gendarmerie et justice entourent Monsieur le Préfet

 

Un département qui éprouve quelques difficultés

Il n’est jamais aisé pour un Préfet de se plier à l’exercice de la conférence de presse « bilan de la délinquance 2016 « , surtout lorsque nombre de chiffres sensibles sont en augmentation et mettent la Haute-Garonne dans le peloton de tête national.

Entouré par le directeur départemental de la police, le Général commandant la Région de gendarmerie et le Procureur de la République du TGI Toulouse, Pascal Mailhol s’est, cependant, prêté à cet exercice avec transparence et sincérité.

2016, année particulièrement intense

2016 a été une année particulièrement intense en ce qui concerne les problèmes de sécurité. Les forces de l’ordre ont été extrêmement sollicitées sur de nombreux fronts comme la lutte contre le terrorisme (état d’urgence), l’Euro de foot, le Tour de France et de très nombreuses manifestations. 347 ont été déclarées en Préfecture, soit près d’une par jour. Une augmentation de 26% qui place la Haute-Garonne juste derrière Paris !

Des chiffres difficiles pour les cambriolages et les violences.

La difficulté avec les chiffres, c’est que l’on peut y voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Certains types de crimes et délits ont baissé, comme les vols avec arme de – 34,82 %, mais les difficultés se consacrent sur les cambriolages et les violences. Zones police/gendarmerie confondues, le nombre de cambriolages progresse de + 9,1 % d’une manière générale et de 18 % dans les locaux d’habitation. Ces chiffres sont encore plus significatifs lorsque l’on distingue les deux zones police/gendarmerie. Quant aux violences sexuelles, elles ont augmenté de 16,3% et les violences physiques non crapuleuses de 6 ,8 %.

Tenter d’expliquer et trouver des parades

Il est toujours mal aisé d’expliquer des chiffres insatisfaisants mais il est vrai que la Haute-Garonne a une importante croissance démographique (+ 19 000 par an) et que les maisons restent vides dans la journée lorsque les citoyens vont travailler à la métropole. Il n’en reste pas moins que les services de l’Etat (police/gendarmerie/Justice) et des collectivités territoriales doivent s’adapter pour tenter d’inverser une tendance qui ne fait qu’amplifier le sentiment d’insécurité éprouvé par les Haut-Garonnais.

Deux axes majeurs ont été développés par le Préfet, basés sur la prévention et la répression : S’appuyant sur une meilleure utilisation de la police scientifique, le taux de résolution devrait augmenter significativement. Il n’est actuellement que de 7 %. Seules, les forces de sécurité ne peuvent mener à bien la mission de faire baisser les cambriolages. Il faut que les élus s’impliquent dans leur commune respective mais aussi les citoyens « Si chacun se pose la question qu’est ce que je peux faire pour, ça marchera. Ce n’est pas que l’affaire des policiers et des gendarmes »

Le directeur de la police (DDSP) précisait que la police doit s’adapter à ce type de délinquance en faisant évoluer ses modes d’action. La police scientifique doit prendre une part prépondérante et la coopération police/gendarmerie se renforcer.

Le général de gendarmerie signalait que 40% des 33 000 crimes et délits constatés en zone gendarmerie se situaient sur la première couronne toulousaine. Il actait une vraie difficulté sur les cambriolages en précisant que nombre de maisons étaient inoccupées dans la journée. Quelques chiffres mettaient en exergue le nombre de personnes mise en cause qui a plus que doublé (De 530 à 1400 en 2016). Les gendarmes ont été présents sur le terrain et 200 000 appels sont arrivés au centre opérationnel. L’emploi de l’hélicoptère (y compris au bénéfice de la police) a permis de nombreuse arrestations en flagrant délit (120).

Dans ses propos, le Procureur de la République remerciait la police et la gendarmerie pour le travail accompli qui a permis d’augmenter significativement le risque pénal pour les auteurs grâce notamment à la qualité des enquêtes menées et au nombre de déferrement devant la Justice qui a très sensiblement augmenté. (4000 affaires poursuivables de mieux en 2 ans). Par une démonstration précise et chiffrée, le Procureur de la République montrait que, contrairement aux idées reçues, la Justice n’est pas laxiste. Elle s’évertue à donner une réponse ferme et rapide.

Conclusion

En conclusion, monsieur le Préfet de la Haute-Garonne, conscient du constat et des enjeux, va tout mettre en œuvre pour réussir. Il engagera tous les moyens dont il dispose, à savoir police et gendarmerie, pour mener à bien cette mission. Une détermination collective pour tenter d’inverser des chiffres et le souhait d’une implication de tous.

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