Luchon-Superbagnères : une SEM à 700.000€

Le Céciré Express à Superbagnères (Photo © Tim Bateman)

Non, cette SEM qui prendra en charge la gestion de la station de Superbagnères n’est pas l’Arlésienne ou le « serpent de mer ». Elle verra bien le jour (enfin !) à la fin de l’année et sera opérationnelle, non pour la saison d’hiver 2016/2017, mais pour la suivante. 
Même si elle fut annoncée à de nombreuses reprises ces dernières années ( le projet date de 5 ans), la voilà désormais sur les rails.

Lors du dernier conseil municipal, les élus luchonnais se sont prononcés pour la capitalisation de cette future SEM, à l’exception de l’opposition municipale qui a voté contre.

Lors de ce conseil municipal, le maire Louis Ferré a donc indiqué qu’afin d’aider le SIGAS dans la création de la SEM, les trois communes membres de ce syndicat intercommunal verseraient audit SIGAS une contribution unique et exceptionnelle répartie à parts égales à savoir 44.166,80 euros pour chacune des communes de Saint-Aventin, Castillon-de-Larboust et Luchon.

« Une contribution qui permettra de respecter les délais de création de la SEM fixés au plus tard au 31 décembre 2016 ».

Une date butoir quand on sait que dès le lendemain (1er janvier 2017) la future intercommunalité regroupant les anciennes communautés de communes du Haut-Comminges, du canton de Saint-Béat et du Pays de Luchon sera officiellement mise en place avec pour président par intérim, Joël Gros.

Le capital initial a été fixé à 700.000 euros dont 55% pour le SIGAS (265.000€) et la CCPL (120.000€). Et pour que le SIGAS (dont les finances ne sont pas particulièrement florissantes) puisse libérer la somme de 265.000€, il a été demandé aux trois communes membres du syndicat intercommunal de participer à une contribution exceptionnelle de 132.500 euros.

Des privés dans la SEM ?

Outre le SIGAS et la CCPL, cette SEM devrait avoir pour partenaires privés une filiale d’EDF, la SAFIDI, les Villages Club du Soleil, mais aussi des investisseurs privés comme la Caisse d’Epargne, Intersport, l’ESF, Aari Sports, Intersports ainsi que deux particuliers Patrice Gaut, le directeur adjoint de la station et son directeur-adjoint. Ce sont les deux seuls salariés qui ont répondu présents pour la proposition d’actionnariat.

La réaction de Jean-Paul Ladrix, leader de l’opposition municipale

« Au plan national la fréquentation des stations de ski est en baisse de 6% depuis 2 ans. Sur 5 ans l’activité ne progresse plus. Dans ce contexte l’investissement du Céciré express est un pari osé. D’autant plus qu’il y a eu un surcout d’au moins 400.000 euros par rapport aux estimations de départ et que les performances de notre système de production de neige de culture n’ont pas été augmentées.

Les prévisions de la mairie pour financer et entretenir cette installation était une progression du chiffre d’affaire de la station de 15 a 20% . Le mauvais début de saison démenti cet optimisme avec une baisse du CA annuel d’environ 25%.

Pour tenir ce pari il faudra réaliser tous les ans partir de la saison 2016/2017 40%de plus que la saison passée en prenant des clients aux autres stations dans un marché qui ne progresse plus. Tout ceci n’arrange pas la situation du SIGAS, et c’est dans ce contexte que la création de la SEM est annoncé. Le capital de 700.000 euros de cette SEM est trop faible compte tenu de la situation de Superbagnères.

D’autre part, la presque totalité de ce capital provient du SIGAS de la com’com et des villages clubs du soleil : il n’y a donc pas d’investisseur extérieur significatif qui pourrait changer la situation financière actuelle. Nous pensons donc que la mise en place de cette SEM c’est beaucoup d’agitation pour pas grand-chose et nous espérons, par ailleurs, qu’une partie du faible budget de cette structure ne servira pas a créer des postes d’administrateurs rémunérés. »

 

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