Un habitant de Soueich en grève de la faim depuis le 7 novembre, jusqu’à quand?

Un habitant de la commune en grève de la faim à Soueich depuis le 7 novembre, jusqu’à quand ?

C’est l’échéance du prochain rendez vous du 1er décembre au tribunal judiciaire de Saint-Gaudens où sera décidé le sort de Monsieur Maurice Tissendier dans le cadre du conflit avec la municipalité, et la suggestion par le Tribunal de trouver un compromis avec celle-ci, conformément aux conclusions du dernier rendez vous avec le juge dans le cadre de la procédure en cours, avant le 1er décembre. C’est bientôt !

En 2015 Maurice Tissendier achète la maison à Soueich, et dans la perspective de la date de l’acte d’achat chez le notaire, ce dernier demande alors à la municipalité le certificat d’urbanisme : « Nous avons attendu jusqu’au jour de la signature de l’acte d’achat le certificat d’urbanisme qui ne nous est jamais parvenu ! Si j’avais été informé que la maison était classée en zone inondable, je ne l’aurai pas achetée, d’autant que la hauteur du site n’évoque vraiment pas la probabilité d’une inondation!», nous conte dans son désarroi le gréviste de la faim, bien décidé à être considéré dans sa démarche de protestation contre ce qu’il considère comme une injustice.

Fort de son désir d’équité, il fait faire un constat d’huissier : « Je ne peux comprendre qu’il y ait une différence de traitement des administrés dans la même commune. J’ai fait constater que la construction d’une maison avec piscine a été possible à 3 ou 4m en surplomb du Ger, et constater également que l’inondation ne s’est arrêtée qu’à 20m de la maison en question, et on vient me tourmenter parce que je ferme ma véranda alors que je ne risque rien, à 7m de la rivière ? Je suis prêt à signer une décharge de responsabilité auprès de Madame le Maire pour en finir !».

Si au plan humain l’équation pourrait sembler facile à résoudre, Maurice Tissendier dit : « Je suis à 7m au dessus du lit de la rivière, et d’autres municipalités ont autorisé également la construction de vérandas dans des sites à 5m du niveau de la rivière. Je ne comprends pas cette obstination à vouloir me pénaliser dans mon projet ; alors que je suis à 7m au-dessus de la rivière! ». « Après une carrière de boulanger bien remplie, ancien conseiller municipal et adjoint au Maire de Graulhet dans le Tarn, je suis venu vivre ma retraite à Soueich où je me suis fait déjà de nombreux amis, je souhaite simplement aujourd’hui en terminer avec cette affaire qui me mine la santé, je demande juste un peu de justice ! ».

La prudence de la municipalité s’entend dans le contexte de l’impact médiatique des dernières inondations particulièrement catastrophiques dans la région, et particulièrement la position de responsabilité pesante révélées des maires dans cette tragédie sur le plan juridique. Madame Brigitte Segard maire de Soueich explique précisément sa posture au sein du conseil municipal dans ce conflit qui oppose Maurice Tissendier et Madame le Maire : « Je n’ai aucun grief personnel contre ce monsieur, je ne fait qu’exercer mon rôle de police quand au respect de la réglementation, ce qui lui a été signifié clairement par courrier. Du fait de la situation définie comme inondable par l’administration, Maurice Tissendier ne doit pas fermer sa véranda, afin de pouvoir laisser l’eau s’évacuer en cas d’inondation. Ce point a été clairement défini dans l’acte 1 du permis de construire, soit un abri ouvert. En l’occurrence, en responsabilité j’ai fait mon job, il se trompe d’interlocuteur ! C’est directement à la DDT* qu’il doit exprimer sa contestation ! Je ne peux accorder en tant que Maire une dérogation pour une seule personne et pas pour d’autres !».

Cette difficulté entre les règles nécessaires pour le bien vivre ensemble, et les situations humaines singulières qui sortent du cadre administratif dans le détail devrait pouvoir se résoudre ? Tous les recours n’ont peut être pas été explorés dans la perspective d’une conciliation ?

*DDT : Direction Départementale des Territoires

 

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