SIVOM de Saint-Gaudens : Quand l’animal remplace la machine

Suite à l’extension du Pihourc en 2019 et la destruction inévitable d’espaces naturels, le SIVOM poursuit ses actions en faveurs des espèces protégées de la lande de Couscouil.
Rappelons que cette extension fut nécessaire pour permettre à l’ISDND du Pihourc de poursuivre le traitement des déchets du territoire jusqu’à sa fermeture programmée en 2035. Des zones naturelles de prairies et de forêts abritant certaines espèces protégées avaient dû être artificialisées. La destruction d’espaces servant d’habitats à des espèces protégées est réglementée par le Code de l’Environnement et peut faire l’objet d’une dérogation pour un projet d’aménagement d’intérêt public comme ce fut le cas pour l’ISDND du Pihourc (article L-411). En contrepartie, les autorités compétentes (DREAL, Conseil National de la Protection de la Nature) ont imposé au SIVOM de faire l’acquisition de terrains dans la lande de Couscouil destinés à la mise en œuvre de mesures visant à compenser cette atteinte aux espèces protégées. Parmi ces nombreuses mesures, l’une consiste à rétablir des milieux ouverts, autrement nommés « prairies », favorables aux insectes, oiseaux, papillons ainsi que certaines fleurs. Pour cela, des résineux, espèces invasives de ces prairies et ne présentant pas d’intérêt particulier pour la biodiversité locale, ont une nouvelle fois été abattus par des bûcherons en octobre 2022.
Nouveauté de cette campagne 2022 …avec les élèves du LEP

Le travail de bucheronnage et d’abatage a été réalisé par les élèves de 1ère et 2ème année du Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole (CAPA) de travaux forestiers, travaux de bûcheronnage, du Centre de Formation des Apprentis Piémont Pyrénées situé à Saint-Gaudens. Encadrés par leur professeur, le Conservatoire des Espaces Naturels et les agents du service Bois-Energie du SIVOM, ce chantier a été une réelle expérience professionnelle dans le domaine de la gestion forestière pour ces étudiants.
Comme il s’agit de zones d’intérêt environnemental, il est formellement interdit d’intervenir avec des engins pour évacuer les pins, parfois haut de plusieurs dizaines de mètres, sachant que cela n’aurait pas été possible étant donné la topographie très accidentée des terrains. Ce sont donc 2 ânes et un cheval, capables d’évoluer sur des surfaces abruptes, qui se sont acquittés de cette tâche. Les plus petits sujets de pins sont rassemblés en fagots et tractés par une mule hors du site alors que les plus imposants sont évacués grâce à un treuil. Dans le second cas, les mules servent alors à dérouler et remonter les câbles, ce qui aurait été une tâche très pénible pour un humain.
Ce chantier d’abattage sur une surface de 0,5 ha a permis la production de 60 à 70 tonnes de résineux. Ce bois est ensuite transporté à seulement quelques dizaines de mètres pour être converti en plaquette par le service Bois-Energie du SIVOM pour alimenter la chaudière du centre de tri et des bureaux du SIVOM.
Cette mesure, portée par le SIVOM, est le fruit d’un partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie pour une durée de 30 ans. En effet, le maintien des prairies sera contrôlé par le Conservatoires d’espaces naturels régulièrement pendant cette durée et de nouvelles coupes de résineux impliquant les deux partenaires auront lieu le cas échéant.

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